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Photo du dernier entretien officiel entre les présidents Ahidjo et Biya lors de la transition le 06 novembre 1982
Au Cameroun le débat sur l’alternance empêché par des gendarmes
Par Hurinews.com,
Au moment où nous mettons cette information en ligne, les hommes en bérets rouge sont en train d’interdire ce mardi à Yaoundé la tenue de la célébration de la journée internationale de la démocratie. L’ONG Dynamique Citoyenne dirigé par le syndicaliste Jean Marc Bikoko entendait lancer une campagne portant sur l’alternance dans certains pays africains dont le Cameroun.
« Nous sommes bloqués ici à l’intérieur, toutes les entrées du palais des Sports sont bouclées par des mbérés (des gendarmes, ndlr), personne n’entre personne ne sort », souffle un brin railleur un membre de l’Ong Dynamique Citoyenne à certains de ses camarades restées de l’autre côté de l’entrée principale. Pas moyen, pour ceux qui arrivent au Palais des sports de Yaoundé ce mardi 15 septembre, d’avoir accès au lieu de la célébration de la journée internationale de la démocratie qui se célèbre tous les 15 septembre.
Des gendarmes sont postées à toutes les entrées du Palais. A l’intérieur, sur la grande cour, on aperçoit un car de la gendarmerie nationale bondés de bérets rouges. A l’extérieur, se trouvent l’universitaire Eric Mathias Owona Nguini, la directrice exécutive de Nouveaux Droits de l’Homme (Ndh), Cyrille Bechon et l’activiste des droits de l’homme, Hilaire Kamga. Ces derniers essayent désespérément d’honorer l’invitation de l’Ong Dynamique Citoyenne.
La plate-forme d’organisation de la société civile dirigée par Jean Marc Bikoko, par ailleurs président de la Centrale Syndicale du secteur public (Csp), comptait mettre à profit la commémoration de la journée internationale de la démocratie pour lancer une campagne dénommée «Tournons la page», sous le thème «Gouvernance électorale et alternance démocratique ». Une conférences-débat étaient d’ailleurs prévu à cette occasion.
Si rien ne filtre sur les raisons de la présence des gendarmes en ce lieu, il est difficile cependant de ne pas y voir une volonté du pouvoir de Yaoundé de museler les conférenciers. Le Cameroun est dirigé depuis plus de 33 ans par Paul Biya et l’alternance demeure un sujet tabou.
Pourquoi une Journée internationale de la démocratie?
Par l’Organisation des Nations-Unies (ONU)
La Journée internationale de la démocratie est l’occasion de réexaminer l’état de la démocratie dans le monde. La démocratie est un processus autant qu’un objectif, et seule la pleine participation et l’appui de la communauté internationale, des organes de gouvernance nationaux, de la société civile et des individus, permettront de faire de l’idéal démocratique une réalité universelle.
La liberté, le respect des droits de l’homme et le principe de la tenue d’élections honnêtes et périodiques au suffrage universel sont des valeurs qui constituent des éléments essentiels de la démocratie. A son tour, la démocratie devient un environnement naturel pour la protection et la réalisation effective des droits de l’homme. Ces valeurs sont incarnées par la Déclaration universelle des droits de l’homme et développées plus avant dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui consacre toute une série de droits politiques et de libertés civiles qui sont les piliers d’une véritable démocratie.
Le lien entre la démocratie et les droits de l’homme est clairement défini dans l’article 21(3) de la Déclaration universelle des droits de l’homme :
« La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote. »
Les droits inscrits dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et les instruments subséquents relatifs aux droits de l’homme portant sur les droits des groupes (par exemple les peuples autochtones, les minorités, les personnes handicapées) sont tout aussi essentiels à la démocratie car ils garantissent une répartition équitable de la richesse et un accès égal et juste aux droits civils et politiques.