Notre organisation déplore et condamne une fois de plus (forcément de trop) le meurtre d’un soldat parallèlement à ceux des populations civiles (dont le massacre de Menka) dans les deux régions anglophones du Cameroun.
Nous continuons d’appeler en la tenue d’un dialogue inclusif ouvert et direct, avec au préalable une libération immédiate de tous les détenus anglophones séquestrés à la suite de la rupture unilatérale par le régime en place du processus de dialogue initial.
L’impasse actuelle ne profite pas au Cameroun. Quand bien même elle donnerait l’impression trompeuse qu’une accalmie précaire règnerait sur place, sous l’effet conjugué de la propagande gouvernementale et d’un simulacre de main tendue du régime en place, elle ne présage hélas pas d’une paix durable et définitive.
Bien au contraire!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
[spacer style="1"]
Cameroun : un soldat tué dans la région anglophone du Nord-Ouest
Un soldat a été tué samedi lors d’une agression dans la région camerounaise anglophone du Nord-Ouest, a appris l’AFP dimanche de sources régionales concordantes.
L’adjudant a été attaqué près de Furu-Awa dans le département de la Menchum (Nord-Ouest), alors qu’il était en patrouille avec un autre militaire qui n’a pas été blessé.
Il s’agit d’un « guet-apens », selon les sources régionales interrogées par l’AFP qui n’ont pas précisé les motivations des agresseurs.
Combats entre armée et groupes séparatistes, enlèvements et attaques diverses sont devenus presque quotidiens dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, frontalières du Nigeria.
Selon le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG), au moins 120 civils et 43 membres des forces de défense et de sécurité ont été tués depuis fin 2016, début de la crise dans ces régions qui s’est intensifiée fin 2017.
Quelque 160.000 personnes ont dû fuir leur domicile à la suite de ces violences, selon l’ONU, et 34.000 se sont réfugiées au Nigeria voisin, selon l’agence nigériane de gestion des urgences (Sema).
À LIRE AUSSI >>> Au Cameroun anglophone, Buea, une fac aux racines de la guerre
D’abord cantonnés aux attaques contre les symboles de l’État (commissariat, gendarmerie), les groupes séparatistes anglophones armés ont commencé début 2018 à kidnapper des fonctionnaires et des francophones ainsi qu’à s’en prendre aux entreprises étrangères qu’ils accusent de soutenir Yaoundé. De nombreuses écoles ont aussi été brûlées.
Le gouvernement central a répondu par un important déploiement de forces de sécurité dans les deux régions anglophones sur les dix que compte le pays, accusées par des organisations de défense des droits de l’Homme, mais aussi les États-Unis, d’y commettre de nombreuses exactions.
Les anglophones du Cameroun dénoncent leur « marginalisation » par rapport aux francophones majoritaires dans le pays et se disent victimes d’injustices dans tous les domaines, en particulier dans le système éducatif et administratif.
Ils dénoncent également l’absence de développement économique, le chômage des jeunes, la corruption, le tribalisme et le népotisme.