De mémoire d’enfant, jamais je n’avais vu la ville de Yaoundé plongée dans un tel silence de mort que ce jour du 04 novembre 1982, à l’annonce de la démission du premier président de la république du Cameroun M. Ahmadou Ahidjo (pour des raisons toujours non élucidées), après 22 ans de règne.
Quelques heures auparavant nous avions été mis dans la confidence par mon père, que cette démission fut l’objet du conseil des ministres extraordinaire convoqué en fin de journée. Nos pensées furent alors dirigées vers celui qui allait prendre la succession Paul BIYA, et semblait lui-même tétanisé à l’idée de remplacer son “grand timonier”, pour hélas perpétuer le même régime autoritaire au Cameroun depuis 33 ans.
Le “grand timonier” avait donc accouché sans nécessairement le savoir d’un redoutable “petit timonier”, encore plus machiavélique et tyrannique que nombre d’entre-nous pouvions à peine imaginer à l’époque.
Sans nostalgie aucune, le prix à payer était et reste terrifiant pour le Cameroun.
Joël Didier Engo
Président du CL2P