Politique et invention de l’ethnicité dans la biyacratie
Le mauvais procès fait à la diaspora Bamiléké d’Outre-Atlantique par la dictature ethno-fasciste de Yaoundé. Celle-là même qui n’a pas cessé d’instrumentaliser depuis 40 ans le communautarisme tribal dans les différentes représentations diplomatiques du Cameroun en Occident …Notamment en promouvant les associations villageoises proches des aires géographiques de ses principaux dignitaires, dont les prétendus Ekang-Beti.
Alors de qui se moque-t-on ?
Essayez donc de solliciter une audience auprès d’un haut représentant du Cameroun à Paris, Washington ou Ottawa comme défenseur des droits humains d’origine camerounaise porteur d’une initiative d’aide aux populations civiles victimes de Boko Haram, ou des anglophones victimes des exactions de l’armée camerounaise en zone anglophone. Vous n’aurez jamais un commencement de réponse, même lorsque toutes les autres missions diplomatiques africaines vous ont reçu.
Par contre tous les groupuscules ethno-fascistes proches du régime en place, puis les rassemblements à vocation identitaire et réactionnaire, ont en permanence portes ouvertes aux différentes ambassades du Cameroun à l’étranger.
En effet, nous ne devons pas oublier que la plupart des ethnies africaines sont le produit d’un imaginaire colonial et d’une technologie de pouvoir comme vicieux instrument de contrôle militarisé pour imposer une règle de division pour mieux régner, afin notamment de maintenir les indigènes divisés et de se combattre entre eux plutôt que de combattre les envahisseurs coloniaux.
Par conséquent, ces formations ethniques étaient également liées aux pratiques de travail forcé et il n’est donc pas surprenant de voir par exemple que de la population du Sud du Cameroun est surreprésentée dans l’administration, tandis que la population du nord dominait l’armée et celle de l’ouest du Cameroun domine le secteur du commerce et des affaires.
Ces divisions ethniques du travail ne sont pas accidentelles, mais le produit des technologies coloniales de pouvoir.
Aussi, nous devons reconnaître les héritages coloniaux de la formation ethnique sur le continent et l’idée que quelque chose qui a été inventé peut aussi être déconstruit. Car notre soi-disant récit historique officiel sert en réalité un objectif particulier qui ne tient pas compte de la portée, de la profondeur, de la longueur et de la complexité des histoires et des pluralités camerounaises; puis des nombreuses façons de notre être que, malheureusement, nos nombreux politiciens médiocres ne comprennent pas et ne semblent pas pouvoir saisir.
En tant que tel, nous sommes appelés à réinventer une nouvelle forme de relationnalité basée sur la justice sociale et la politique égalitaire, pour garder notre maison commune en lieu habitable. Avec une production de nouvelles conditions de durabilité basées sur le partage équitable des ressources dans un monde partagé.
Le concept de relationnalité est un concept profondément africain. Il est basé sur le concept d’Ubuntu qui est « Je suis ce que je suis à cause de qui nous sommes tous ». Un concept d’organisation sociale africaine basé sur la mutualité et la coopération. Ainsi, un laboratoire pour inventer de nouvelles façons de faire face aux défis du développement. En réalité, l’humanité comme projet politique d’humanisation. Ce qui signifie que la vie elle-même dépasse tous les calculs et ne doit pas être soumise à des formes extrêmes de privation.
Parce que, comme le savait le président Abraham Lincoln, l’auteur de la proclamation d’émancipation: une maison divisée ne peut pas tenir. Aussi, nous n’avons pas d’autre choix que de compter sur une politique égalitaire et la justice sociale si nous voulons survivre en tant que Nation.
Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques ICL2P / CL2P
English version
Politics and the Invention of Ethnicity in biyacracy
The bad trial made to the Bamileke diaspora across the Atlantic by the ethno-fascist dictatorship of Yaoundé. The same one which has not ceased to exploit tribal communitarianism for 40 years in the various diplomatic representations of Cameroon in the West … In particular by promoting village associations close to the geographical eras of its main dignitaries, including the so-called Ekang -Beti.
Who are we laughing at?
So, try to request an audience with a high representative of Cameroon in Paris, Washington or Ottawa as a human rights defender of Cameroonian origin carrying an initiative to help civilian populations victims of Boko Haram or English-speaking victims of abuses by the Cameroonian army in the English-speaking area. You will never have the beginning of a response, even when all the other African diplomatic missions have received you.
On the other hand, all the ethno-fascist groups close to the regime in place, then the gatherings with an identity and reactionary vocation, have permanent open doors at the various Cameroonian embassies abroad.
Indeed, most importantly, we must not forget that most African ethnicities are the product of a colonial imaginary and technology of power and a vicious instrument of control weaponized to impose a divide and conquer rule to keep the natives divided and fighting each other rather than fighting the colonial invaders.
Hence, these ethnic formations were also tied up with labor practices and it is, therefore, not surprising to see that most population of southern Cameroon are over-represented in the administration, while population of the north dominated the army and population of western Cameroon in the business area.
These division of labor are not accidental but the product of colonial technologies of power.
Thus, we must recognize the colonial legacies of ethnic formation on the continent and the idea that something that was invented can also be un-invented. Hence, how our so-called Official Historical Narrative serves a particular purpose that fails to admit to the range, depth, length, and complexities of Cameroonian histories and pluralities and the many ways of our being which, unfortunately, our many mediocre politicians do not seem to be able to grasp.
As such, we are called upon to reinvent a new form of relationality based on social justice and egalitarian politics to keep our home a habitable place and the production of new conditions of sustainability based on the equitable sharing of resources in a shared world.
The concept of relationality is a concept that is deeply African. It is based on the concept of Ubuntu which is “I am what I am because of who we all are.” A concept of African social organization based on mutuality and cooperation. Thus, a laboratory to invent new ways to deal with the challenges of development. In reality, humanity as a political project of humanization which means that life itself exceeds all kinds of calculation and must not be subjected to extreme forms of deprivation.
As president Abraham Lincoln, the author of the Emancipation Proclamation, knew: A house divided cannot stand. Hence, we have no choice but to rely on egalitarian politics and social justice if we are to survive as a nation.
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – ICL2P / CL2P