Les candidats de l’opposition pour la présidentielle du 23 décembre prochain, validés comme invalidés, ont affiché l’unité lors d’un rassemblement, samedi à Kinshasa, et promis de parvenir dans un proche avenir à une candidature unique.
Martin Fayulu, Freddy Matungulu, Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi, dont la Cour constitutionnelle a confirmé les candidatures pour le scrutin présidentiel, ont tout à tour pris la parole, insistant sur le retrait de la machine à voter controversée.
Les candidats écartés ont aussi donné de leur voix, allant dans le même sens. Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi qui sont à l’étranger sont intervenus par téléconférence. Et Adoplhe Muzito, présent sur le lieu, est monté sur la tribune pour haranguer la foule de plusieurs milliers des partisans réunis au terrain situé sur la place des martyrs à Kinshasa, capitale de la RDC.
“Il faut tout faire pour bloquer la machine à voter. Nous sommes soudés aujourd’hui et ce que nous faisons ici, c’est prêter serment pour l’unité de l’opposition”, a soutenu M. Kutmbi.
Tous les autres leaders de l’opposition sont également allés dans le même sens. Ils ont, à l’unanimité, tenu au maintien de la date du 23 décembre pour les élections et au nettoyage de 16% du fichier électoral constitué d’électeurs sans empreintes digitales.
“L’opposition doit être unie devant et derrière un candidat unique que nous allons choisir… J’invite les leaders de l’opposition à pouvoir nous réunir rapidement dès la semaine prochaine pour pouvoir mettre en place notre position commune en vue d’un programme commun”, a déclaré de son côté l’ancien chef rebelle et ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, acquitté et libéré en juin dernier par la Cour pénale internationale après près de 10 ans de détention à La Haye, accusé des crimes contre l’humanité et crimes de guerre en Centrafrique en 2003.
“Donnez-nous un peu de temps, 5 ou 10 jours, comme l’a dit comme l’a dit Jean-Pierre Bemba et nous allons choisir un candidat commun”, a ajouté M. Muzito.
Félix Tshisekedi a, quant à lui, mis en garde contre toute influence qui pourrait empêcher chacun de se mettre derrière le candidat commun et de vaincre le régime qui a, a-t-il insisté, “plongé le pays dans la plus dure misère en 20 ans”.
La présidentielle en RDC est prévue le 23 décembre. Le président Joseph Kabila, à qui la Constitution interdisait de briguer un nouveau mandat, a désigné son ancien ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, comme son dauphin.
La manifestation de samedi avait été autorisée par le gouverneur de Kinshasa. Tout rassemblement public à caractère politique avait été interdit en RDC entre septembre 2016 et avril 2018.