Les fameux résultats que le chef du Conseil constitutionnel, M. Clément Atangana, nous promettait avec autant de suspense et comme étant un événement historique n’étaient que ceux, non signés, qu’on se partageait depuis longtemps à… Facebook et à WhatsApp… Des résultats qui, manifestement, avaient été concoctés avant même le scrutin mais qu’ils ont été incapables de modifier entre-temps. On pensait pourtant c’était des #Fake News! Que nenni! Grossiers résultats pour grossiers personnages!
On l’imagine, la puissance du contentieux électoral a, sans doute, rendu difficile voire impossible tout nouveau tour de passe-passe sur les faux chiffres, même pour tenter d’apaiser les frondeurs en lice, en leur faisant croire qu’ils avaient réalisé de bien belles performances aux urnes. Le temps était devenu trop court! “Son Excellence, M. le chef de l’État, chef surpême des armées, chef de tout-tout” brûlait déjà d’envie de retourner à son activité normale de “dieu du Cameroun”. Il avait hâte de retourner à Genève. Surtout: il fallait mettre fin à ce spectacle pro-Kamto sans précédent qui, de temps à autre, donnaît l’impression y compris dans son entourage qu’il pouvait perdre un beau jour son jouet de pays au profit de gens plus brillants, plus populaires… Il brûlait d’envie de réprimer/tuer qq uns.
Le taux d’abstention officiel de presque la moitié de la population inscrite donne une idée du seul vrai gagnant du scrutin, que le système Biya avoue malgré la fraude massive: les abstentions. Les abstentions sont une espèce que la désaffection généralisée et l’absence d’intérêt à l’égard de consultations “gagnées d’avance” par l’administration Biya a créées. C’est un message adressé à M. Biya: “Tes elections, on pisse dessus!”
Résultat des courses: dans une population de 25 millions d’habitants environ, M. Paul Biya, bardé de tous les moyens impressionnants de l’État à sa disposition gratuitement — ce qui n’est pas le cas dans les autres démocraties comme aux USA où le président-candidat rembourse dans son budget de campagne chaque déplacement électoral à bord du US Air Force One entre autres —, M. Paul Biya, disais-je, se dit lui-même élu par environ 10% de la population. Il est par conséquent le représentant de qq marginaux… Et si l’on en exclut tous les fonctionnaires-obligés du parti administratif RDPC, tous les fraudeurs professionnels, tous les gens des armées/FDS, toutes les institutions/créatures et si on y retranche le butin la fraude, il ne restera plus 1% de la population au chevet de M. Paul Biya…
Conclusion: il n’y aura jamais d’élection véritable tant que M. Biya est en vie. Tant qu’il est au pouvoir. La souveraineté du peuple camerounais est, ainsi, séquestrée par un seul individu depuis un demi siècle presque. Le pays sera jugé à l’intérieur et à l’étranger à sa capacité à reprendre son destin en main très vite pour le donner à qui il veut et être capable de le reprendre chaque fois qu’il le souhaite au suffrage universel… Mais il existe une vraie hypothèque à cette perspective: M. Paul Biya. Ce dernier n’a pas envie de quitter le pouvoir tant qu’il est en vie. Il est prêt au massacre pour demeurer au pouvoir. Un défi lancé à tout une génération sacrifiée. —