Apocalypse Jouissive à Yaoundé
Alors qu’il célèbre sa septième « réélection», la débauche de la cruauté et du sadisme n’est pas en reste.
Paradoxalement en effet, le pays tout entier est assiégé au moment même où le président octogénaire, Paul Biya, au pouvoir depuis 36 ans, est précisément présenté comme ayant triomphalement remporté un nouveau mandat au bout d’une élection entachée d’allégations de fraude, et dans laquelle beaucoup de gens étaient trop effrayés pour aller voter avec une participation minimale de 54 % et seulement 10% dans les régions anglophones. C’est grâce à un Conseil constitutionnel inféodé dont Paul Biya a nommé la totalité des membres (issus pour la plupart de son parti-État RDPC), qu’il a notamment pu rejeter toutes les contestations judiciaires de l’élection par ses concurrents, et s’est donc offert le mandat le plus illégitime qu’il ait jamais «reçu des électeurs camerounais».
Depuis les grandes villes sont témoins de la loi martiale et du déploiement de troupes armées en prévision de l’annonce des élections puis de l’investiture officielle du «vainqueur» usurpateur. Son gouvernement continue de systématiquement d’interdire les rassemblements de l’opposition, y compris ses conférences de presse, celle-là même qui l’a soupçonné puis est parvenu à prouver sa fraude électorale. Le gouvernement a mis en place une machine organisée et efficace pour réprimer l’opposition et l’empêcher de tenir une manifestation du type « Biya Must Go », comme en 1992 après l’autre hold-up électoral opéré par le même despote de Yaoundé au détriment de son challenger d’alors John Fru Ndi, l’emblématique président du Social Democratic Front (SDF).
Pris ensemble, les nombreuses pathologies personnelles de Paul Biya sont révélées au grand jour: psychopathe vaniteux et narcissique avec une indifférence sadique face à la souffrance, une attitude cavalière à l’égard des droits de l’Homme, le désir de faire passer avant tout son obsession obscène de l’immortalité. En clair, l’homme malgré son grand âge n’éprouve aucune honte et adopte une mentalité de «Après moi le déluge » à la fois terrifiante et effrayante. En effet, alors même qu’il aura 92 ans au terme de son nouveau septennat, Biya viendrait-t-il enfin à préparer sa succession? Il est permis d’en douter sérieusement.
Car le régime de Biya dépense beaucoup d’argent pour détourner le regard de ses abus, mais le CL2P sera toujours là pour lutter contre le sadisme social de Biya et montrer au monde que les Camerounais ordinaires victimes des abus de Biya ont un visage, un nom, une famille, et des amis, à l’instar de notre correspondant au Cameroun MICHEL BIEM TONG séquestré depuis mardi 23 octobre au Secrétariat d’État à la Défense (SED) de Yaoundé sur un grossier soupçon « d’apologie du terrorisme ». Nous ne les abandonnerons jamais!
Nous restons ainsi debout face aux menaces, aux injures, aux intimidations, aux procès, aux arrestations, aux détentions arbitraires, aux meurtres…
Et cette noble lutte continuera avec ou sans nous, jusqu’à la fin de la tyrannie au Cameroun. Le jour où les Camerounais pourraient enfin accepter que nous ne sommes pas vraiment si spéciaux. Ainsi, le pouvoir de construire et entraîner nos oreilles à résister au chant de sirène et aux jérémiades du « prophète » Biya. Reconnaissant ainsi les inanités et les grossièretés de notre propre histoire, au lieu de la lire comme une version patriotique du Livre de l’Apocalypse, comme le font Biya et ses « créatures. Peut-être serions-nous alors mieux en mesure de séparer les faits de la fiction et de nous atteler à la tâche difficile de construire un pays meilleur et un monde plus pacifique.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
https://www.facebook.com/alainfrejus.ngompe/videos/10205261320728360/
English version
Happy Apocalypse in Yaoundé
As he celebrates his seventh “reelection,” the debauchery of cruelty and sadism is not the rest.
The whole country is under siege as the octogenarian president, Paul Biya, who has held power for 36 years, has won another term after an election marred by allegations of fraud and in which many people were too scared to vote with a lowest turnout of 54% and only 10% in the Anglophone regions. This is after the Constitutional Council that Paul Biya, entirely, appointed rejected all legal challenges to the election which means the weakest mandate that President Biya ever received from the Cameroonian voters.
Major cities saw martial law and heavy troop deployment ahead of the election announcement as the government banned rallies by the opposition, which had alleged fraud. The Government put together an organized and efficient machine to crack down on the opposition and prevent it from staging “Biya Must Go” protest.
Taken together, an exposure of Paul Biya’s many personal pathologies which are – a vain and narcissistic psychopath with a sadistic indifference to suffering, a cavalier attitude to human rights, a desire to put his own obscene obsession of immortality before everything else. To put it blandly, the man has no shame and proceeds with an “Après Moi le Deluge” kind of mentality that is both terrifying and scaring. Indeed, as he will be 92 years of age, will Biya finally comes around and prepared for his succession?
The Biya’s regime spends a lot of money deflecting the world’s gaze from these abuses but the CL2P will always be there to fight Biya’s social sadism and to show to the world that ordinary Cameroonians suffering from Biya’s abuses have a face, a name, a family, and friends, and will never be forgotten.
We stand up to threats, insults, intimidation, lawsuits, arrests, arbitrary detentions, murders…
The struggle will continue with or without us, until the end of tyranny in Cameroon, the day that Cameroonians could accept that we’re not really so special. Thus, build up the power and train our ears to resist the siren song of the jeremiad of the like of the “prophet” Biya. Thus, acknowledging the inanities and profanities of our own history, instead of reading it like a patriotic version of the Book of Revelation like Biya and his “creatures do. Perhaps we would be better able to separate fact from fiction, and get down to the hard business of building a better country and a more peaceful world.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P