Cameroun: le boycott actif des artistes collabos par la diaspora résistante
Je veux bien qu’au nom de la création artistique, les spectacles en occident des musiciens camerounais qui ont ouvertement soutenus le dernier hold-up électoral du dictateur Paul Biya, ne soient point perturbés ou interdits.
Ce serait méconnaître la nature profondément ethno-fasciste du régime dont ils chantent les louanges depuis parfois trois décennies, et les traitements inhumains puis la mort qu’il réservent systématiquement à celles et ceux qui s’opposent à lui, dans le silence plus qu’assourdissant de ces artistes collabos.
Le boycott qui leur est dorénavant appliqué est plus que justifié et salutaire pour la libération du Cameroun. Parce que la vraie création artistique ne s’accommode pas aussi longtemps avec la tyrannie perpétuelle et la terreur militaire imposées au peuple qu’elle prétend divertir, instruire, cultiver .
JDE
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Tous veulent le changement mais ne sont d’accord sur rien. Boycotter les artistes ? Nooon ! c’est pas bien. On s’attaque à d’innocents artistes qui sont libres de voter le candidat de leur choix ! Et les internautes de s’écharper sur la question.
Soyons sérieux : le boycott des artistes qui ont chanté pour Paul Biya n’a pas grand-chose à voir avec leur vote.
Personne ne les accompagne dans l’isoloir. Donner un concert à la demande d’un candidat lors d’une campagne électorale n’est pas innocent. Prêter son talent de chanteur à une entreprise politicienne ayant pour but de permettre à un candidat d’en tirer un avantage électoral n’est et ne sera jamais innocent. Boycotter des artistes qui font campagne sans donner l’impression de la faire, c’est réguler l’intervention du politique dans l’espace public tel que pensé par Habermas. Pour avoir consenti à une instrumentalisation, ils deviennent complices d’une RECUPERATION POLITIQUE, qui fausse l’équité exigée en matière électorale dans un contexte qui se veut démocratique.
Cependant, il existe une différence à établir entre l’engagement de Valsero et celui des autres. Le rappeur n’a plus agi en artiste dès lors qu’il a intégré une équipe de campagne. Il ne s’est jamais caché derrière son statut d’artiste « innocent » pour haranguer les foules. Ce faisant, il assume les conséquences de son acte – qui n’ont d’ailleurs pas tardé avec la publication illégale de ses documents de voyage. En se mettant à dos le candidat le plus puissant de cette élection, convenons que Valsero a pris un plus gros risque que ses confrères qui hurlent à l’injustice aujourd’hui. Pourtant, lui, assume. Il en va de la politique comme de l’économie : il n’y a pas d’impayés.
GDougueli