Il est regrettable que des journalistes dévoués, comprenant leurs responsabilités envers le peuple camerounais, fassent désormais partie eux-mêmes de l’actualité judiciaire et carcérale au Cameroun, puis soient présentés comme «une menace pour la démocratie». La question centrale est de savoir si un journaliste professionnel ne peut pas faire son travail au Cameroun, qui le fera à sa place?
En premier lieu, et bien évidemment, le régime dictatorial de Yaoundé, avec ses mensonges effrontés, sa grossièreté, et son ignorance, rend impossible toute normes acceptées de reportages politiques ouvrant la voie à la reconnaissance du fait que la vérité est la première victime de toute guerre. Plus concrètement, la prise de conscience que nous avons besoin d’un journalisme professionnel, à l’instar de ceux emprisonnés au Cameroun, qui n’ont pas peur de résister aux plus puissants lorsque ces derniers mentent et manipulent la vérité pour leur propre bénéfice.
Aujourd’hui, cependant, les journalistes camerounais ne sont plus autorisés à faire leur travail correctement et à parler en public de questions politiques. L’histoire se répète sans cesse, ceux qui n’osent pas chanter les louanges du gouvernement sont accusés de terrorisme. Une forme de répression mortelle imposée par le despotisme légal. Ainsi, même les Camerounais ordinaires ne sont pas autorisés à manifester pacifiquement en public, à se rassembler dans des espaces publics, car l’escalade encours de la répression est faîte pour les en dissuader définitivement … Moins de droits, seulement une culture de déférence oppressive et de loyauté aveugle à l’égard du RDPC, un parti-État unique.
C’est le résultat d’un régime qui craint réellement que des faits vraiment embarrassants ne soient révélés. En effet, la presse est un élément essentiel du système démocratique du partage de pouvoirs dans une démocratie qui fonctionne bien. Cependant, le Cameroun a atteint un point où un dictateur gérontocrate peu respectueux des normes, avec un pouvoir absolu tels que seuls quelques journalistes, tels que Mimi Mefo, Michel Biem Tong, Gustave Flaubert Kengne, Joseph Olinga Ndoa, et Michel Kalabassou sont désormais censés être des figures d’opposition en faisant leur travail tout en respectant la déontologie journalistique. Même la récente mascarade électorale n’a rien fait pour mettre un frein à son pouvoir – et potentiellement restaurer sa légitimité écornée – et il le sait pertinemment en imposant sa loi martiale.
Ainsi donc, pour quelqu’un qui prétend être un «prophète » c’est-à-dire qui n’aurait logiquement rien à cacher, le président Biya semble incontestablement avoir peur des enquêtes et des questions concernant ses décrets de façon que personne ne puisse obtenir de réponses à des questions pertinentes sur sa conduite au pouvoir. Se pourrait-il qu’il ait réellement quelque chose / des choses à cacher?
La tragédie est qu’après 36 ans d’abus de ce type, les Camerounais ordinaires continuent de constater ces abus contre la presse et s’habituent à les traiter comme normaux, puis s’attendent à ce que de telles choses se (re)produisent inévitablement avec d’autres. En attendant, le régime de Yaoundé semble devenir de plus en plus toxique de jour en jour… et ses «créatures» de plus en plus enracinées. Ce refus flagrant de s’engager correctement dans des questions légitimes porte gravement atteinte à la vie civile et institutionnelle au Cameroun.
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
[spacer style="1"]
English version
What Mimi Mefo, Michel Biem Tong, Gustave Flaubert Kengne, Joseph Olinga, Ndoa, and Michel Kalabassou are the names of?
It is unfortunate that dedicated journalists who understand their responsibilities to the Cameroonian people are now themselves the news in Cameroon and presented as “threat to democracy.” The central question becomes if proper journalist cannot do their jobs who will in Cameroon?
First and most obviously, the dictatorial regime of Yaoundé with its brazen lies and crassness and ignorance makes it impossible to cover within the accepted norms of political reporting paving the way for the recognition that truth is the first casualty of war. More to the point, the realization that we need professional journalism, as per the ones imprisoned in Cameroon, who are not afraid to stand up to the most powerful when they lie and manipulate the truth for their own benefit
Today, however, Cameroonian journalists are no longer allowed to do their job properly and speak in public about political issues. History keeps repeating itself, those who dare not to sing the government’s praises are accused of terrorism. A lethal form of repression enforced by legal despotism. Thus, even ordinary Cameroonians are not allowed to protest peacefully in public, to gather in public areas because more repression is under way … No more rights, only a culture of oppressive deference and blind loyalty to the one party state CPDM.
This is the result of a regime genuinely scared that some truly embarrassing facts are going to come to light. Indeed, the press are a vital part of the system of checks and balances in a well-functioning democracy. Cameroon, however, had reached the point where they had a gerontocrat dictator with little respect for norms, with so little check on his power that only a few journalists, such as Mimi Mefo, Michel Biem Tong, Gustave Flaubert Kengne, Joseph Olinga Ndoa, and Michel Kalabassou, are now thought to be functioning as the opposition. The recent electoral masquerade did nothing to put real checks on his power – and potentially his legitimacy – and he knows it, with martial law.
Thus, for someone who claims to be a “prophet” with nothing to hide, the president sure seems afraid of investigations and questions into his affairs. His actions and behavior smack of abuse of his office and seem designed to ensure that no one gets any answers to pertinent questions about his conduct and dealings in office. Could it be he actually has something/things to hide?
The tragedy is that, after 36 years of these kinds of abuse, ordinary Cameroonians are carrying on seeing this abuse against the press and are getting used to treat it as normal and expect such things from others in the future. In the meantime, the regime of Yaoundé seems to be getting more and more toxic by the day… and his “creatures” more entrenched. This blatant refusal to engage properly with legitimate questions, are deeply detrimental to civil and institutional life in Cameroon.
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P