Le journalisme est plus dangereux – et plus menacé – qu’à aucun moment de la dernière décennie, selon un rapport de l’article 19, selon lequel 78 journalistes ont été tués l’année dernière alors qu’ils accomplissaient leur travail.
La montée des gouvernements autoritaires et la menace de censure sur Internet ont redoublé les pressions sur les journalistes dans le monde, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Article 19, qui a révélé que 326 autres journalistes avaient été emprisonnés pour leur travail en 2017, une augmentation substantielle par rapport à l’année précédente.
Il est important de noter qu’il ne s’agit pas vraiment de « 326 journalistes emprisonnés dans le monde », n’est-ce pas? Force est de reconnaître qu’ils sont en effet beaucoup plus emprisonnés dans quelques pays, et peu ou aucun dans de nombreux autres. Par exemple, au Cameroun, avec un gouvernement drogué au pouvoir, personne ne se soucie de la Liberté De La Presse et des journalistes sont régulièrement emprisonnés.
Les journalistes défendus par le CL2P sont tous arrêtés pour avoir interrogé le pouvoir, révélé des vérités inconfortables. Par exemple, le gouvernement camerounais est connu pour arrêter, censurer, et limiter la couverture médiatique de certaines personnes car la presse libre, telle que Hurinews de Michel Biem Tong, expose des vérités mettant en péril la propagande du gouvernement. En particulier, les massacres extrajudiciaires perpétrés par l’armée dans les régions anglophones en conflit, et le vol des votes dans tout le pays pour ne citer que ça.
À ce jour, le CL2P condamne tous les pays qui arrêtent des journalistes en évitant soigneusement de dire au monde entier haut et fort les raisons véritables de cette répression généralisée. Un journaliste se fait arrêter? Eh bien, certaines personnes peuvent penser que le gouvernement avait de bonnes raisons de le faire. Parce que les gens sont laissés dans le doute. Le nombre des arrestations peut en ce sens les impressionner. Mais, Il faut rappeler aux personnes pourquoi des journalistes sont emprisonnés, pourquoi ils sont réduits au silence. Parce qu’ils exposent intelligemment les machinations par lesquelles des gouvernements corrompus (et même apparemment non corrompus) consolident leur pouvoir.
On ne peut pas plaindre les journalistes simplement parce qu’ils sont journalistes, mais parce qu’ils ont énoncé ou écrit des vérités très précises,voire sensibles. Aujourd’hui, les gens comprennent de moins en moins pourquoi une presse libre est importante: ce n’est pas parce que l’on porte le badge «Presse». Mais parce qu’ils découvrent et documentent des faits sans lesquels nous nous livrerions entre les mains de personnes douteuses. Les gens ont peu confiance en une presse qui adopte un double standard, ou qui évite d’être spécifique et objective pour des raisons d‘ «opportunité politique».
L’information, en particulier l’information produite par les gouvernements, appartient aux personnes qui doivent vivre et tirent leur raison d’etre de leurs décisions. L’idée qu’il existe, ou devrait exister, des « gardiens de la presse » (comme le Eichmann de la dictature de Yaoundé, le colonel Joêl Émile Bamkoui) qui décideraient de ce que vous êtes autorisés à savoir et à quel moment / si vous êtes autorisés à le savoir appartient au siècle précédent.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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English version
The CL2P and Freedom of the Press
The rise of authoritarian governments and the threat of internet censorship has redoubled pressures on reporters globally, according to the human rights organization Article 19, which found that a further 326 journalists were imprisoned for their work during 2017, a substantial increase on the previous year.
It’s important to note that it is not really « 326 journalists jailed globally » though, is it? It’s a lot jailed in a few countries, and few or none in many others. For instance, in Cameroon, with a government on a total power trip, nobody cares about freedom of the press where journalists are regularly jailed.
The journalists defended by the CL2P are all arrested for questioning power, for exposing uncomfortable truths. For example, the Cameroonian government is known to arrest, censor, and limit media exposure of some people because the free press, such as Michel Biem Tong’s Hurinews, exposes truths that jeopardize the government’s propaganda. Particularly, extra-judicial massacres in the Anglophone regions and theft of votes in the entire country.
As of now, the CL2P condemns all the countries that arrest journalists, carefully avoiding to tell to the world, loud and clear, what have been the reasons behind the repression. Journalist gets arrested? Well, some people may think that said government had some good reason for doing it. People are left in doubt. Numbers can impress, and they may not. People must be remembered WHY journalists are jailed, why they are silenced. Because they cleverly expose the machinations by which corrupt (and even apparently not corrupt governments) consolidate their power.
Journalists cannot be pitied just because they are journalists, but because they have uttered or written very precise truths. People today understand less and less why a free press is important: it is not because one carries the ‘press’ badge. But because they uncover and document facts without which we would give ourselves into the hands of questionable people. People have little confidence in a press that adopts double standards or avoids being specific for reasons of ‘political opportunity’.
Information, especially information produced by governments, belongs to the people who have to live with their decisions. The idea that there is, or should be, « gatekeepers » who will decide what you are allowed to know and when/if you are allowed to know it belongs in the previous century.
The Committee For The Release of Political Prisoners- CL2P