Au Cameroun, 117 personnes ont été interpellées lors des manifestations non autorisées de l’opposition qui se sont déroulées, samedi 26 janvier, dans plusieurs villes, selon les autorités camerounaises. A Douala, la répression a été particulièrement sévère, « disproportionnée », selon les opposants. Célestin Djamen, un des responsables du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a été blessé par balle tout comme maître Michèle Ndoki, l’avocate du MRC sans que l’on puisse déterminer encore s’il s’agit de balles en caoutchouc ou de balles réelles. Le gouvernement a démenti, samedi, tout usage de balles réelles. Dans la capitale française, à Paris, l’ambassade du Cameroun a été envahie par des manifestants.
A Douala, le calme était revenu dans la capitale économique, dans la matinée de ce dimanche 27 janvier. Aucun déploiement particulier des forces de l’ordre n’a été signalé, selon plusieurs témoins. L’entrée de l’hôpital général est toujours gardée.
Maître Michèle Ndoki ne faisait pas partie des manifestants mais a été blessée devant l’hôpital, alors qu’elle voulait rendre visite à Célestin Djamen. Elle a pu rentrer chez elle, samedi soir, d’après plusieurs sources.
Dans un communiqué, le bâtonnier de l’ordre des avocats dénonce « tout usage disproportionné de la force publique ». Selon Maître Charles Tchakouté Patié, trois avocats ont été interpellés, samedi, à Bafoussam et dans deux autres localités de l’Ouest. L’un d’eux a été libéré dans la matinée de ce dimanche. Les autres sont toujours en garde à vue, selon lui.
L’ambassade du Cameroun en France envahie
A Paris, samedi soir, une centaine de manifestants ont escaladé les grilles de l’ambassade du Cameroun et défoncé la porte. Ces manifestants – qui se filmaient en direct sur la plate-forme Facebook Live – ont notamment saccagé des portraits du chef de l’État camerounais, Paul Biya, « de l’ancien chef de l’État », précisait un des manifestants, joint par RFI, dans la matinée de ce dimanche. Cette opération coup de poing vise, selon lui, à dénoncer le « hold-up d’octobre et la sale guerre dans les régions anglophones », selon l’expression de cet activiste de la diaspora.
Les manifestants sont restés plus de trois heures sur place, avant d’être délogés, dans le calme, par les forces de l’ordre.
A Yaoundé, René Sadi, porte-parole du gouvernement, a condamné « des manœuvres inadmissibles dont le but est la déstabilisation du Cameroun ».