Une audience de l’opposant camerounais Maurice Kamto et de ses partisans emprisonnés, qui devait se tenir mardi, a été reportée à la suite d’une demande des juges aux avocats de la défense de leur fournir des documents, selon ces avocats.
Pour Me Souop, c’est une demande “inédite” à laquelle les avocats de l’opposant vont “quand même répondre dès demain (mercredi) si possible”.
Jeudi, les avocats contesté la compétence du tribunal militaire de Yaoundé à juger un civil et déclaré “attendre la décision” des juges. L’audience avait été reportée à mardi.
Maurice Kamto, principal opposant au président Paul Biya après la présidentielle d’octobre à laquelle il est arrivé deuxième, est emprisonné depuis fin janvier.
L’opposant, 65 ans, avocat de renom et ancien ministre, qualifie depuis cette élection la victoire du président sortant, 86 ans dont 36 au pouvoir, de “hold-up électoral” et a plusieurs fois appelé à des marches de protestation interdites par le pouvoir.
Fin janvier, après de nouvelles manifestations, réprimées par les forces de sécurité, environ 150 personnes ont été interpellées.
Toutes, ainsi que Maurice Kamto, ont été présentées mi-février devant le tribunal militaire de Yaoundé, où elles ont été inculpées “d’hostilité contre la patrie” et “d’insurrection”.
Les accusés risquent jusqu’à la peine de mort.
Depuis 1982, Paul Biya règne en maître absolu au Cameroun, où il a tout verrouillé pour assurer son maintien au pouvoir, s’appuyant sur l’administration et sur un parti-Etat, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), qu’il a créé en 1985.
Douala, 26 fév 2019 (AFP)
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#Faisant suite à son inculpation politique et arbitraire du 12 février 2019 par devant le tribunal militaire, le plus grand homme d’État et homme politique Camerounais vivant, le Président élu KAMTO est arrivé ce mardi 26 février 2019 au Tribunal militaire à 11h30 sur convocation du juge d’instruction. La très forte escorte sécuritaire l’accompagnant, ainsi que la militarisation exagérée des alentours du tribunal militaire n’ont pu dissuader ni intimider les militants, sympathisants et proches venus assister à cette comparution arbitraire. Acclamé héroïquement, le plus célèbre prisonnier politique Camerounais est apparu physiquement en forme et moralement d’acier. Aussi est-il intervenu pour préserver ses avocats d’un déni de leurs droits par ses geôliers. Ces derniers émettant le vœu inconsidéré que les avocats soient débarrassés de leurs téléphones avant d’avoir accès à leur client. Une aberration dénoncée par le Président élu, et qui sera stoppée nette. Une fois dans les bureaux du juge d’instruction, et ceci après une escale dans la salle d’attente du commissaire du gouvernement, le Président élu va en compagnie de ses avocats coordonnés faire face au magistrat militaire.
Sous la coordination de Me SOUOP, et avec le renfort pugnace et alerte du Président élu, la dizaine d’avocats va de vive voix réitérer leurs conclusions de droit et en vertu desquelles le tribunal militaire est en l’état absolument incompétent à juger le Président élu, car la législation camerounaise harmonisée sur les engagements conventionnels internationaux ne le permet strictement pas. Après les échanges, le juge conclura en demandant aux avocats le complément écrit des textes cités dans leurs conclusions justifiant et fondant l’interdiction aux tribunaux militaires, de procéder au jugement de quelque civil que ce soit. Cela fait, la poursuite éventuelle de l’audition sera renvoyée à une date dépendant des pièces supplémentaires à produire au juge conformément à sa demande.
Les avocats n’ont pas manqué de faire savoir au juge que la loi l’obligeait à répondre par une décision de justice, étant donné qu’il avait été saisi par écrit.
Dans la foulée, 18 des autres prévenus inculpés devant le tribunal militaire, ont comparu ce jour devant le juge au centre administratif de Yaoundé pour leur mise en liberté provisoire (habeas corpus), et l’affaire a été renvoyée au 19 mars prochain. Un peu plus tôt, la famille de monsieur Nadjo Marcel un déporté de Douala détenu au quartier numéro 1 de la prison centrale de Yaoundé-Kondengui a signalé son état de santé alarmant, car Il est diabétique et son taux de glycémie est à 2.6.
Nous apprenons et confirmons à l’instant l’arrestation de Me Michèle Ndoki dans des conditions encore obscures, de même que sa déportation vers une destination non encore clairement déterminée.
BN