Nous avons ici la manifestation brute d’un asservissement cynique et opportuniste à un pouvoir ethno-fasciste au Cameroun, par un respectable opérateur économique Bamiléké, Victor Fotso…qui pour cela, a dû “sacrifier” y compris sa propre progéniture qui croupit dans les geôles du dictateur sous une double peine d’emprisonnement à vie.
Lire aussi : Fotso Victor demande à ses «frères» de l’Ouest de ne pas chercher à devenir président de la République maintenant !
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C’est précisément lui qui est appelé à la rescousse par le régime de Paul Biya, pris aujourd’hui en flagrante instrumentalisation du tribalisme, pour éliminer définitivement le principal et réel opposant Maurice Kamto (séquestré pour une imaginaire incitation à l’insurrection) de la scène politique camerounaise, en agitant en filigrane ses origines ethno-tribales Bamilékés (les mêmes que M. Fotso) pour faire peur à tous les autres camerounais.
C’est cela toute l’horreur et la cruauté du système tyrannique mis en place au Cameroun par Paul Biya depuis 37 ans.
Ça suffit!!!
JDE
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VICTOR FOTSO, GENIAL CAPITAINE D’INDUSTRIE, MAUVAIS GENIE DE L’UNITE
On ne doit devenir président, au Cameroun et en Afrique en général, par sa tribu ou son ethnie, mais grâce à ses idées et l’adhésion d’une majorité de Camerounais, donc de ses concitoyens !
Victor Fotso est un camerounais d’exception. Il a réussi mille challenges : son chemin de Hiala est parsemé d’escarpes et de contrescarpes que le petit débrouillard qu’il était est parvenu à franchir. Il est de ceux qui ont suscité, grâce à son bagout et ses talents, des vocations d’entrepreneur, de capitaine d’industrie et de créateur de richesses, dans la vallée du Noun, près de son Bandjoun natal comme au-delà du Nkam, dans les dédales de Douala, où son génie en affaires a explosé : le feu d’Unalor, les écrans de l’Abbia, les breuvages d’International Brasserie, les pages de Safca, l’énergie de Pilcam, les incursions dans la Finance…
Le milliardaire-maire est aussi un camerounais d’un autre temps ; au propos d’une affligeante et désastreuse banalité. De ces compatriotes qui réduisent la politique à une pratique de sujétion, autrement dit, un exercice où l’on ne raisonne pas en citoyen, mais en élément agi et subjugué par des patriarches, des chefs, des rois, des lamidos, des lawan et des nkukuma. Ces prescripteurs dont la logique est de trancher le pays en îlots tribaux, ethniques et claniques. Ceux pour qui le vote ne peut être valable que s’il permet à ces prescripteurs de négocier des postes et titres, bref les hautes dignités et ressources financières et capitaux symboliques, auprès du pouvoir central au nom du clan, de la tribu et de l’ethnie.
Ainsi, Victor Fotso comme des millions de ses compatriotes, de ses frères et sœurs d’Afrique, pensent encore que l’on est président, ministre, donc serviteur de l’Etat, garant de l’intérêt général, parce que l’on est Bulu, Bamiléké, Banen, Bamoun, Ewondo, Bassa, Toupouri, Moundang, Foulbé, Maka, Ashu, Bakwéri, Douala…Une mentalité qui soumet notre pays et le continent à la coupe réglée des tyrans, ébranle nos pas à chaque élection, cause des conflits ethniques aux multiples conséquences pour le pouvoir et fragilise davantage l’Afrique.
Ont-ils tort ? Il faut faire un tour en région parisienne, dans les salles de lecture des Archives militaires et diplomatiques, pour y lire des notes d’officiers militaires et d’administrateurs, qui nous réduisaient à nos villages, préoccupés qu’ils étaient à nous diviser pour régner en maître, pour comprendre le mauvais génie qui inspire des propos comme ceux du patriarche Fotso.
Il faut aussi constater l’agonie d’une pensée humaniste, citoyenne et fraternelle, celle de figures comme Um Nyobé et ses amis du mouvement de lutte pour l’indépendance et la réunification du Cameroun, Bernard Fonlon, Jean-Marc Ela ou Mongo Beti, qui rêvaient d’un pays où l’appartenance à une tribu, une ethnie n’était pas une identité figée, vous assignant à résidence, interdisant toute ambition autre que celle négociée par les vieux du village.
Ceux qui rêvaient que nos ethnies et tribus par leur importance historique contribuent à la modernisation de la culture nationale mais ne soient pas un obstacle à la réalisation d’une belle et grande nation : celle où l’on n’accède pas à Etoudi avec l’onction de son Fo Bandjoun, de son Nkukuma de Ngomedzap ou de Mbalmayo où le patriarche Fotso a fait son nid, de son Mbombog d’Eseka, de son lamido de Banyo, mais celle du peuple camerounais.
Celle où l’on ne conquiert le pouvoir d’Etat non par la bénédiction de son sultan de Foumban, de ses frères et sœurs du Haut-Nkam, de ses congénères de Bafia, de Tiko, de Yagoua, de Bertoua ou de Oku, mais l’adhésion d’une majorité des enfants de l’Afrique en miniature.
Ce peuple qui aurait pu sans ces phrases navrantes de Victor Fotso, Jean de Dieu Momo ou Amadou Ali, sur l’interdiction à un Bamiléké ou à un autre Camerounais d’accéder au fauteuil présidentiel, faire la preuve d’un brassage réussi des peuples venus de diverses régions d’Afrique et qui a réussi à dépasser le stade primaire de l’enfermement dans l’ethnie ou la tribu
# LE CAMEROUN EST MA TRIBU
L’AFRIQUE EST MON VILLAGE
Par Abdelaziz Moundé Njimbam