En réécoutant attentivement cet entretien controversé à l’origine de la mise au point salutaire de Mme Léonora Miano, je m’aperçois simplement que monsieur Nganang ne sait absolument rien des cultures, des populations, et des régions qu’il essentialise autour du concept “Bulu=Hutu).
[ot-video type="youtube" url="https://www.youtube.com/watch?v=Reh_pethDWQ"]
Son argumentation, comme le font généralement les racistes en occident, procède par des clichés, des préjugés, et des confusions sciemment entretenus; que je pourrai – pour peu qu’il soit ouvert à la contradiction – déconstruire aisément point par point; y compris en m’appuyant sur des expériences récentes. Notamment lorsque M. Nganang parle de sa déception à l’égard de ce qu’il perçoit comme un manque de reconnaissance, voire une ingratitude de l’écrivain Enoh Meyomesse, à laquelle je pourrai lui rétorquer celle de ces “non Bulu” que nous (le CL2P) avons accompagnés pendant des années d’incarcération arbitraire au Cameroun, et qui une fois libérés ne nous ont pas cité une seule fois. Certains se sont même permis de nous vilipender en laissant entendre que nous aurions essayé de les “soudoyer”.
Cela n’a pas empêché que nous nous enquérions à nouveau de leur sécurité, et militions même en faveur de leur libération, quand le régime de Yaoundé les avait à nouveau incarcéré.
En réalité le tribaliste comme le raciste souffre notoirement d’une mémoire sélective et procède généralement par l’amalgame systématique, pour denier le moindre mérite à celles et ceux qu’il perçois fondamentalement comme des sous-hommes ou des êtres pas dignes d’intérêt.
Dommage qu’il n’y ait jamais eu un moindre droit de réponse à cet entretien de JMTV Jmtv Plus, et que Léonora Miano se soit senti dans l’obligation morale de lui apporter un désaveu clair et objectif (L’écrivaine Léonora Miano désavoue l’amalgame entretenu par les suprémacistes ethniques camerounais entre les « Bulus » et les « Hutu »)
Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P