Sincères remerciements à toi Abdelaziz Moundé Njimbam
Nous devons unanimement en démocrates et républicains convaincus dénoncer et combattre y compris par les voies judiciaires cette apologie de la haine ethnique distillée à longueur d’écrits et de déclarations publiques par certains activistes érigés en vedettes de la “révolution” dans une certaine diaspora camerounaise.
Il revient également aux personnalités publiques et politiques dont ils se réclament de se désolidariser ouvertement et clairement de leurs thèses tribalistes et supremacistes ethniques.
Le temps où, à coup d’attaques personnelles, d’injures, d’invectives, et d’insanités nous devions raser les murs, baisser les têtes, courber l’échine et nous plier devant ce nouveau diktat réactionnaire imposé sous le couvert d’une stratégie orientée de victimisation politicienne est révolu.
Les lois françaises et internationales sanctionnent ce type de dérives.
Faisons-en – comme acteurs de la société civile – un usage approprié; avec l’aide de tous les professionnels du droit qui sont tout autant outrés, choqués, et révoltés par ces appels incessants demeurés jusqu’ici impunis à la haine ethnique et tribale caractérisée dans les rangs de la diaspora Camerounaise à l’étranger.
Ça suffit !!!
JDE
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RIEN NE JUSTIFIE L’APOLOGIE D’UNE TÊTE COUPÉE DE SOLDAT !
RIEN NE JUSTIFIE QUE TOUTE UNE ETHNIE, LES BULU, SOIT MISE A L’INDEX !
RIEN !
Il y’ a des médecins, dévoyant les révolutions nécessaires, qui ont de graves problèmes d’éthique : ils prescrivent, à leurs impatients, des remèdes pire que le mal.
Pour eux, à rebours des fondamentaux de l’histoire de l’Afrique précoloniale, il y’a des « Camerounais supérieurs », sortis tout droit d’une imagination mythologique et détraquée, parée de mille vertus, qui se substitueront à d’anciens « Camerounais supérieurs », au sommet du pouvoir.
Pour eux, Tchapda sera le nouvel Abanda, sorte de « Hutu génocidaire » sous l’ère Biya. Pour eux, Tchameni, à la proéminente crinière de lion vaut mille Evini, sorte de sauvage ceint de branchages, même pas du luxueux et raffiné Obom. Pour eux, chez les Bamoun, seules comptent les bonnes feuilles du roi Njoya, le reste ce sont des feuilles de Njapche frelatées. Pour eux, les Bassa sont encore dans leur grotte de Ngog Lituba, quand eux se sont défaits depuis longtemps des chaines de l’esclavage des esprits. Pour eux, sans leur ethnie ou le regard sous l’étroite focale ethnique, point de salut. Pour eux…misère morale en dessous des montagnes, hauteur de vues au delà des vallons.
Dans leur téléologie, le rapport entre les moyens et les fins, forcément à tête chercheuse, Um Nyobé est le synonyme de l’échec quand Ouandié est le chantre de la bravoure. Ossendé Afana est le parangon de l’imbécilité tactique quand Wambo le courant est le virtuose de l’agilité stratégique. Dans leur axiologie, la question des valeurs, la vertu est à la maison et le mal chez l’ethnie voisine. Dans leur praxéologie, l’art de la pratique, ils ont le nez creux de la stratégie, les autres, des bons à rien.
Ont-ils jamais lu l’Urgence de la Pensée d’un Kamto, les lignes humanistes de Jean-Marc Ela, le travail d’archéologie du sens de Jean-Paul Notué, le discours de Daniel Kemajou, la prose camerounienne d’un Mongo Beti ? Ecouté les rythmes fédérateurs des Fleurs musicales du Cameroun, idée de Guillaume Bwélé ? Ont-ils lu les actes du Colloque sur l’Identité culturelle du Cameroun, sommet d’intelligence collective rédigé en 1985, ont-ils feuilleté la moindre page de la revue bilingue Abbia, fondé par l’un des esprits les plus brillants de notre histoire, Bernard Fonlon, homme de cette partie dite anglophone, qui avait choisi de donner à sa revue, réunissant des plumes en français et en anglais, le nom d’un jeu de société et de stratégie Beti ? Comme pour préfigurer, au sens de Fabien Eboussi Boulaga, une synthèse de notre identité plurielle, ponctuée d’étapes imposées.
Ah, ils n’ont lu que leurs propres livres ! Forcément les plus sérieux, pertinents. Assurément les plus visionnaires. Naturellement les plus prisés des « Blancs », que l’on fustige le matin et utilise pour vanter ses mérites le soir. L’intelligence du nombril. La gloire du miroir. La culture de l’auto-leadership, à tout prix et à tous les prix…Hélas, tout cela gâche le talent, la grande qualité et les lauriers. Tout cela assombrit malgré les youyous de circonstance et les hourras de fans, le lustre des beaux esprits.
Pour ces « médecins » enfin, Hippocrate dévoyés qui traquent les hypocrites, peu importe la posologie, il faut avaler la pilule en surdose : une profusion d’images horribles, apologie de la vendetta. Une fournée de vidéos sordides : il faut surchauffer à blanc les esprits, ode à la vengeance. Un collage de têtes coupées : la colère sera le levain de la révolte.
Pour eux, la loi du talion est la meilleure thérapie pour chasser les lions : crever l’œil pour crever l’écran. Prescrire des alliances contre-nature, le maître mot de leur sens tactique pour réussir ce que l’appel à la fraternité, à la fin des égos ne réussit pas encore : trouver le dénominateur commun pour mobiliser les Camerounais, de façon saine, pour la fin de la tyrannie, du pouvoir éternel, une transition et un Cameroun nouveau.
On ne peut à juste titre se plaindre du racisme et faire usage du tribalisme, quel qu’en soit la justification ou le sens que l’on donne à la mise à l’index d’une tribu. On ne peut à raison pourfendre les abjections de Lamberton au sujet des Bamiléké et utiliser le même ton contre d’autres ethnies dont les Bulu. On ne peut à bon droit combattre la tyrannie en tyrannisant. On ne peut répondre aux talibans de l’après Biya c’est Biya, par les mêmes armes du repli dangereux dans les serres de l’ethnie.
Oui, on ne peut avec courage combattre les horreurs perpétrés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest par des éléments de nos Forces de Défense par la sanctification d’autres horreurs. On ne peut sans ambages dénoncer le feu roulant des villages rasés par le BIR et trouver des vertus aux rires sardoniques des Ambas Fighters devant des têtes décapitées. On ne peut sans réserve condamner ces pratiques par les Français dans l’Ouest et la Sanaga-Maritime lors de la guerre d’Indépendance au Cameroun et les justifier pour d’autres causes. On ne peut avec force fustiger l’arrogance du pouvoir en jetant l’opprobre sur le moindre contradicteur !!!
A ces médecins, il faut une autre éthique. Une alternative, celle du sens, du bon sens tout simplement : celui qui refuse de substituer au virus de la haine le syndrome de la rage folle. Et cela dépend de nous. De Camerounais qui acceptent de se mettre ensemble pour dire non aux extrêmes du pouvoir et l’opposition !
A. Mounde Njimbam