Peut-on raisonnablement accorder un quelconque crédit — outre celui que nous devons à un ministre de la France — à cette déclaration bien tardive de M. Le Drian, quand on sait notamment la proximité de ses liens avec le dictateur Paul Biya et le soutien que la présidence Macron apporte encore sur la scène internationale à cette dictature agonisante ?
https://www.facebook.com/MartinTajoofficiel/videos/465366087555809/
Demeurons particulièrement prudents et vigilants.
Car tout laisse penser que cet appel à la libération du principal opposant camerounais Maurice Kamto – séquestré avec 200 de ses camarades depuis le 28 janvier 2019 – participe d’une stratégie concertée avec le régime de Yaoundé, visant à contenir la pression internationale, notamment américaine et européenne.
En effet personne ne peut croire un seul instant qu’un dictateur porté aujourd’hui à bout de bras par Paris ait autant tardé à libérer des prisonniers politiques comme ceux-ci, si la France avait réellement exercé une pression – même amicale – sur Paul Biya, voire s’était montrée pour une fois ferme sur ce sujet.
Raison s’il en est de ne surtout pas relâcher la mobilisation internationale en vue d’un dialogue inclusif sur la crise anglophone, précédé d’une libération immédiate de tous les prisonniers politiques qui croupissaient jusqu’ici dans les mouroirs concentrationnaires de Paul Biya dans une certaine indifférence (pour ne pas dire avec l’accord implicite) du Quai d’Orsay.
JDE
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Jean-Yves Le Drian s’inquiète de la situation au Cameroun et en Guinée
Le ministre Jean-Yves Le Drian était auditionné mardi 28 mai par la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. L’occasion pour le chef de la diplomatie française de donner son sentiment sur la situation dans plusieurs pays du continent africain, comme en Guinée et au Cameroun.
Le ministre français des Affaires étrangères n’a pas caché mardi soir son inquiétude au sujet du Cameroun. « Dans les régions anglophones du Cameroun, la situation continue de se dégrader, a-t-il souligné. Les pertes humaines sont de plus en plus lourdes. »
La France, l’Union européenne et les Nations unies font tout, a assuré Jean-Yves Le Drian, pour pousser Paul Biya à prendre des initiatives afin de trouver une issue politique à la crise.
Le patron de la diplomatie française s’est également dit « très préoccupé de la situation du juriste international Maurice Kamto. Nous souhaitons que cette figure importante du Cameroun puisse être libérée, a-t-il déclaré. Nous faisons pression régulièrement, fortement. Y compris le président de la République a appelé le président Biya pour qu’on trouve des solutions. »
Le ministre a en revanche adopté un langage plus diplomatique pour évoquer les velléités de réforme de la Constitution en Guinée Conakry. Une réforme qui pourrait permettre au président Condé de se maintenir au pouvoir. « Sur la Guinée, oui je sais, mais je suis en séance publique donc je ne peux que constater comme vous une situation qui peut être préoccupante », a-t-il indiqué.
Jean-Yves Le Drian qui a enfin assuré que la France défendrait aux côtés des pays sahéliens le renouvellement fin juin du mandat de la Minusma à l’heure où les États-Unis, a lâché le ministre, voudraient faire des économies sur les opérations de maintien de la paix.
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