ILS DISENT QUE C’EST A PAUL BIYA QUE JE DOIS MA LIBERTÉ….
Pour eux, il était question, à ma sortie de prison, que je change (changer quoi donc ?), que je n’écrive plus contre le chef de l’État à qui je dois ma liberté et contre son régime, que je retrouve le droit chemin, que je devienne sage.
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Pour eux, retrouver le droit chemin, devenir sage, c’est désormais soit chanter les louanges de la pègre régnante au Cameroun, soit intégrer la masse camerounaise contrainte d’être rongée silencieusement par la servitude, en un mot, apprendre à me taire.
Ce qui est bon à savoir pour ces « sardinards » est que s’il est vrai que c’est à la faveur d’un acte du chef de l’Etat que j’ai pu sortir de l’enfer carcéral, il n’en demeure pas moins que cette libération s’imposait d’elle-même car le 5 décembre 2018, à l’ouverture de mon procès au Tribunal militaire de Yaoundé, le représentant du parquet a déclaré qu’il avait besoin de plus de temps parce qu’il n’était pas prêt. Autrement dit, qu’il n’y avait pas de preuve contre moi.
En plus de cela, la procédure judiciaire contre moi était entachée de tellement d’irrégularités que le Code de procédure pénale commandait que je sois libéré purement et simplement. A titre d’exemple, un colonel voyou, se prenant pour « kingkong » a cru bon de me jeter en cellule sans convocation, sans mandat et m’a par conséquent fait auditionner sans un avocat alors que sa Sécurité militaire (laboratoire par excellence du crime crapuleux) n’avait aucune compétence pour auditionner le civil que je suis.
Je ne suis donc redevable de ma liberté qu’à ceux de l’intérieur comme de l’extérieur qui ont intensifié la pression sur le pouvoir de Yaoundé, dénonçant cette innommable injustice, pour que je sorte de prison. Il est donc hors de question que cette dette morale, je la réserve à ceux qui m’ont foutu dans le trou et que mon silence soit une caution aux actes contraires à la loi qu’ils ont posés.
Par Michel Biem Tong, Web-journaliste à www.hurinews.com, exilé