Politique et violence sexuelle au Cameroun
Avec les informations faisant état de la généralisation de la « prostitution», qui commencent à nous parvenir au nombre des effets collatéraux de la sale guerre anglophone au Cameroun, le CL2P insiste sur le fait que cette forme particulière de «prostitution» est une des conséquences des différentes tactiques meurtrières mises en œuvre par le régime de Biya dans les régions anglophones du Cameroun. Il s’agit, en effet, d’un viol de masse comme résultat de butin de guerre.
De nombreux journalistes, tels que Michel Biem Tong, commencent à lever le voile sur l’étendu des sévices infligés aux anglophones dans les lieux de détention, montrant combien le régime de Biya se délecte de la violence et carbure littéralement à la haine, dans un sentiment de pouvoir absolu sur des personnes vulnérables sans aucune défense, brisant de la sorte le corps et toute volonté de résistance – et c’est exactement ce qu’il obtient à travers cette « prostitution » de la guerre.
Sur ce sujet, Joël Didier Engo, président de la CL2P, écrit que
“Le dictateur Paul Biya n’aimerait certainement pas voir sa propre fille Brenda Biya contrainte un jour de se prostituer pour assurer au moins un repas à ses parents…
Non, assurément pas.
Alors pourquoi l’inflige-t-il aux enfants des autres, en refusant obstinément d’engager ce dialogue inclusif réclamé aujourd’hui par tous les acteurs et observateurs avisés de la guerre civile qui sévit au Cameroun anglophone?
Par pure cruauté véritablement diabolique.”
En effet, cette affaire de «prostitution» fait simplement partie du modus operandi d’un régime tyrannique, qui utilise la terreur et la violence pour prendre ce qu’il veut (la terre, le pouvoir, les femmes) par la force, car ils ne peuvent pas l’obtenir de la même manière que le feraient des gens civilisés.
C’est pourquoi la guerre n’est rien de plus qu’une forme de violence organisée, où des personnes brutales et sans morale imposent la domination absolue du plus fort sur la victime sans défense, et où le vainqueur s’accapare de tout le butin, pendant que la vérité et les droits de l’Homme deviennent et sont les premières victimes. Dans ce contexte, faire face à la brutalité primaire comme celle-ci avec une brutalité égale ou supérieure ne peut non plus jamais être la bonne solution. C’est seulement en promouvant et en construisant une société véritablement civilisée que nous pourrons espérer débarrasser le monde du fléau de l’exploitation sous toutes ses formes. Y compris le viol.
Aussi, le CL2P ne blâmera pas les jeunes femmes contraintes de se prostituer car il ne croit pas au type de culture de la diversion par la culpabilisation des victimes dans laquelle le régime tyrannique laisse fréquemment entendre que les « prostituées » seraient d’abord à blâmer pour leur propre comportement déviant, ou que les opposants politiques pacifiques et légitimes seraient soit des « prévaricateurs des fonds publics », soit des insurgés » ou des « terroristes ».
La vérité, cependant, est que même la barbarie, dans sa forme la plus bestiale, finira par se révéler inefficace.
Certes, il n’y a relativement (par rapport à la masse globale) que peu de femmes qui soient violées, ainsi qu’un nombre forcément limité individus qui puissent être jetés en prison avant que ces actes ne perdent leur « efficacité » escomptée par la tyrannie. Mais en punissant tout avec une telle brutalité sans égale comme on l’observe au Cameroun, le régime de Biya est en réalité dans une spirale interrompue d’échecs programmés. C’est une vérité horrible à prendre dores et déjà en compte malgré le supplice infligé à ses victimes. Car, encore une fois, les régimes dictatoriaux brutaux animé par une moralité et une immortalité obscènes se sont tous systématiquement effondrés dans le temps et le régime de Yaoundé n’y échappera pas.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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Politics and Sexual Violence in Cameroon
As the news of widespread “prostitutions” which is in fact one of the collateral of the Biya’s regime murderous tactics in the Anglophone regions of Cameroon, the CL2P recognizes this as mass rape and spoil of war.
As many journalists, such as Michel Biem Tong, are beginning to reveal, the Biya’s regime revel in violence, feeling of power over defenseless people, breaking someone’s body and will – and that’s exactly what they get in “prostitution.”
As a matter of fact, Joel Didier Engo, president of the CL2P writes that:
“dictator Paul Biya would certainly not like to see his own daughter Brenda Biya forced one day to prostitute herself to provide at least one meal for her parents …
No, certainly not.
So why is it inflicting on the children of others, stubbornly refusing to engage in the inclusive dialogue demanded today by all the actors and wise observers of the civil war raging in English-speaking Cameroon?
Pure cruelty, truly diabolical.”
Thus, this “prostitution” affair is simply part of the modus operandi of a tyrannical regime that uses terror and violence to take what they want (land, power, women) by force, since they can’t get it the way civilized people do.
Indeed, war is nothing more than organized violence where brutish people enforce absolute dominance of the physically stronger over the defenseless victim. The strongest force shall prevail and to the victory will go the spoils. Whatever they choose as the truth and human rights become the first casualties of war. Meeting brutality with equal or greater brutality, can never be the answer either. Only by promoting and building a truly civilized society, can we hope to rid the world of the evil of exploitation in all its various forms. Including rape.
Thus, the CL2P will not blame young women who are forced into prostitution because the CL2P does not believe in the type of culture where the tyrannical regime frequently suggest that “prostitutes” were in some way to blame for their own rape as they keep suggesting that peaceful and legitimate political opponents are either “prevaricators of public funds, or insurrectionists.”
The problem, however, is that eventually even barbarism in it’s most base form will become ineffective. Surely there are only so many women who can be raped, so many individuals thrown in prisons before these acts lose their intended effects. By punishing everything with such brutality, the Biya’s regime is actually the business of diminishing rewards. It’s a gruesome thing to consider and then again, brutal dictatorial regimes driven by obscene immortality have eventually collapsed.