À propos du refus de visiter le détenu politique Maurice Kamto, opposé à Me Basile ADER lors de son séjour au Cameroun…
Appelons en effet les choses par leur nom. Il s’agit d’une obstruction planifiée et ordonnée en haut lieu, puis exécutée au niveau du pénitencier de Kodengui à Yaoundé sous la forme d’une absence préméditée des différents exécutants.
Cela a toujours été le mode opératoire du régime de Yaoundé à l’égard des ténors du Barreau parisien qui viennent y défendre les prisonniers personnels de Paul Biya. Et Maurice Kamto en est un, avec la triste particularité dans son cas qu’il est effectivement avocat de profession et ancien ministre délégué à la justice du Cameroun pendant sept (07) années.
Tout est en effet organisé à partir de la Présidence de la République, grâce notamment aux informations recueillies auprès des services consulaires sur les dates d’entrée et de départ du Cameroun, pour que ces avocats redoutés par le régime ne puissent en aucune manière rencontrer leurs clients sur les lieux de détention, ou plaider en leur faveur en audience publique.
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Pour ce faire il avait dû orchestrer la “disparition de leurs passeports” dans l’enceinte de son bureau (puisqu’ils lui avaient été remis en mains propres), les conservant en bonne place dans un des tiroirs, puis les a ressortis quelques jours après lorsque les autorités de Yaoundé s’étaient bien assurés que la “légion étrangère” ne pouvait plus voyager à destination du Cameroun.
Voilà la triste réalité d’un État voyou, “a shithole country”, dont je suis toujours surpris que de nombreux Camerounais ne connaissent pas, après 37 ans d’un mode opératoire répressif parfaitement huilé et coordonné.
JDE
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