Aux autorités civiles et militaires camerounaises: libérez immédiatement Claude Linjuom Mbowou
Pétition:libérez immédiatement Claude Linjuom Mbowou
Pourquoi c’est important
Claude Linjuom Mbowou est un enseignant-chercheur camerounais travaillant sur les questions de sécurité dans le bassin du lac Tchad. Doctorant et chargé d’enseignement en science politique à l’université Paris 1 depuis 2013, sa recherche doctorale porte sur les « Pratiques sécuritaires, pouvoirs, circulations et terrorisme dans le Bassin du Lac Tchad ». Il avait déjà effectué plusieurs semaines d’immersion dans cette zone qui est son terrain de recherche. Début 2015, il a été chargé d’une mission de recherche financée par les Nations-Unies sur la sécurité dans la zone Sahel. C’est dans ce cadre qu’il se trouvait dans le nord-Cameroun au moment où il a été arrêté, le 6 septembre 2015. Quelques jours auparavant, il avait pourtant pu rencontrer plusieurs autorités administratives dont le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, sans être inquiété.
Le dimanche 6 septembre 2015, il a curieusement été arrêté par des militaires à l’entrée de la ville de Ngaoundéré, alors qu’il revenait de Garoua dans un car de transport interurbain. Détenu dès lors dans une cellule du 5e secteur militaire de la région de l’Adamaoua, il était parvenu à établir des communications le 7 septembre avant de devenir injoignable dès le lendemain. Le 9 septembre, Claude Linjuom Mbowou a été transféré de Ngaoundéré à Maroua, sous forte escorte militaire. Pour protester contre sa détention abusive, il aurait décidé depuis lors de ne plus s’alimenter. Sa famille reste sans nouvelles. Aucune déclaration officielle n’a été faite par les autorités camerounaises depuis son arrestation. Un officier supérieur de l’armée camerounaise a cependant confirmé sa détention, sous anonymat, en précisant qu’il était là sur « ordre de la sécurité militaire » et qu’il s’agissait « juste (de) le débriefer » (Le Jour, quotidien camerounais, 9 sept. 2015). En quoi un chercheur camerounais travaillant sur la sécurité dans le nord du pays constituerait-il une menace ?
Rappelons que Claude Linjuom Mbowou est un ancien syndicaliste étudiant, et un des fondateurs de l’Association pour la Défense des Droits des Étudiants du Cameroun (ADDEC). Il avait déjà subi en 2005 la répression féroce du régime autoritaire de Paul Biya, lors d’une mobilisation étudiante d’envergure nationale réclamant de meilleures conditions de vie et d’études. Aucun chef d’accusation valable n’a été formulé contre Claude Linjuom Mbowou jusqu’à présent. L’objectif réel des autorités camerounaises semble donc être d’intimider un citoyen jugé subversif plutôt que de lutter contre Boko Haram. Pour le régime, l’inquiéter à nouveau aujourd’hui pourrait être une façon d’envoyer un signal à toutes celles et ceux qui s’opposent à lui et demandent plus de démocratie.
La lutte contre Boko Haram ne doit pas être le prétexte à des règlements de compte, détentions arbitraires et autres atteintes aux droits et libertés des citoyen.ne.s en général et des chercheur.e.s en particulier !
Nous demandons aux autorités civiles et militaires camerounaises, dont au Président Paul BIYA, la libération immédiate de Claude LINJUOM MBOWOU.
Nous demandons aux personnes et institutions de bonne volonté de faire pression sur les autorités camerounaises pour obtenir sa libération, notamment en signant cette pétition !