En début de soirée de ce lundi 24 juin, des échauffourées ont opposé des militants des candidats de l’opposition et des unités de la police anti-émeute, dans plusieurs quartiers de Nouakchott.
« La police est venue chargée gratuitement des gens qui n’étaient même pas en mouvement, qui étaient dans le siège, et d’autres qui étaient en face du siège, raconte le candidat Kane Hamidou Baba. Il n’y avait aucun grabuge à l’extérieur. Nos ordinateurs sont cassés, des tables et des chaises ont été renversées et brisées. »
Le siège de Biram dah Abeid, a aussi été saccagé. Le candidat accuse également des éléments de la police d’avoir procédé à une série d’arrestations parmi ses militants et ceux de Kane Hamidou Baba.
Nous dénonçons les attaques contre les sièges de Kane Hamidou Baba et de Biram dah Abeid. Nous dénonçons aussi le fait qu’il y a eu des arrestations massives injustes et injustifiées. Nous dénonçons qu’il y a beaucoup de blessés et que les personnes arrêtées sont dans une situation de torture.
Les autre candidats de l’opposition, Mohamed Ould Maouloud et Sidi Mohamed ould Boubacar, se sont rendus aux sièges de leurs collègues pour réaffirmer leur solidarité. « Nous sommes venus ici constater les conséquences de ces atteintes aux sièges des candidats Biram et Kane, explique le candidat. Nous dénonçons ces atteintes, d’autant plus qu’en ce moment l’opposition, ses candidats, ses électeurs ont tenu à exprimer leur désapprobation du processus électoral. »
L’opposition avait reporté la marche de protestation
Au lendemain de la victoire du candidat du pouvoir, Mohamed Ould Ghazouani, au premier tour de la présidentielle, les quatre candidats de l’opposition font encore front commun pour contester les résultats. Les quatre candidats de l’opposition se sont réunis lundi vers 14h30 au QG de Biram dah Abeid. Ils se sont entretenus pendant près de deux heures pour, au final, décider de reporter la marche de protestation prévue dans la journée à jeudi.
Ils ont évoqué une première raison politiquement correcte à savoir le match d’entrée des Mourabitounes pour leur première sélection à la Coupe d’Afrique des Nations qui devait mobiliser la jeunesse. Mais, plus en creux, c’est l’absence d’organisation réelle de cette marche qui semble être une des raisons de ce report.
Prendre le temps de mobiliser
En se laissant deux ou trois jours pour mobiliser au niveau national, ils espèrent pouvoir manifester légalement. Car c’est aussi là que les choses n’étaient pas claires, ce lundi. Selon le ministère de l’Intérieur, aucune demande d’autorisation de manifester n’a été déposée auprès des autorités.
Dans le camp de Biram, on reconnaît que cette annulation s’est faite tardivement alors qu’environ deux cents jeunes attendaient à côté de son QG pour marcher vers la Céni. Dimanche, de nombreuses arrestations avaient eu lieu, et les leaders de l’opposition ont annoncé vouloir négocier leur libération auprès des autorités.
Par RFI