Il a été arrêté et déféré à Kondengui alors qu´il était venu voir sa sœur ainée afin de trouver les solutions pour leur cadette interpellée lors des marches du 1er juin.
Gédéon Allan Kuikeum Ngampa, n´aurait jamais imaginé que le déplacement qu´il effectuait ce 8 juin 2019 d´Emombo, lieu où il exerce son activité commerciale, pour le marché Mokolo, le conduirait en prison. A peine arrivé, il sera interpellé avec d´autres militants du MRC, par les éléments du commissariat du 2e arrondissement. Commencera alors le calvaire pour ce dernier et ses camarades, qui depuis un mois, séjournent à la prison centrale de Kondengui, au motif d´avoir pris par a la marche du MRC du 1er juin.
Gédéon comprend alors les motivations des milliers des militants du MRC et soutient désormais sans relâche, le combat que mène son président, Maurice Kamto. « Depuis que je suis un ami politique, je comprends de plus en plus leur motivation, et soutient désormais ce combat noble que mène le professeur Maurice Kamto et ses militants, car nous vivons dans un système corrompu et injuste ». Devant cette injustice, il s´engage dans un combat, pour qu´un jour le Cameroun soit libéré. « Désormais, je rêve d´un Cameroun où le méritant aura droit, où la justice sera équitable pour tous et où le peuple ne sera plus opprimé par le système. J´ai espoir qu´un jour, le Cameroun sera libre et prospère ». Un engagement pris ce jour du 11 juillet dans la cour d´honneur de la prison centrale de Yaoundé Kondengui. Les déboires de Gédéon Allan ont commencé avec l´arrestation arbitraire de sa sœur cadette, par le chef de poste du marché Mokolo, le jour de la marche organisée par le MRC.
« Le 1er juin, jour de la marche du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), ma sœur ainée m´appelle pour me faire comprendre que notre petite sœur a été arrêtée par le chef de poste de Mokolo, alors qu´elle était derrière son comptoir de vente de bijoux. Difficile pour nous de connaitre les raisons exactes de son arrestation. Le portail des camerounais de Belgique. Ce n´est que par la suite, qu´on apprendra qu´un indic du chef de poste l´aurait appelé, lui indiquant que le voisin de comptoir de ma petite sœur avait un t-shirt à l´effigie de Maurice Kamto ». Rendu sur les lieux, celle ci sera interpellée en lieu et place de son voisin militant MRC, absent lors de la descente de la police en compagnie. « Une fois descendu sur les lieux et n´ayant pas trouvé le voisin de ma sœur derrière son comptoir, où a été retrouvé le t-shirt, le chef de poste va procéder à l´arrestation de ma sœur sans aucune raison et elle sera conduite au commissariat centrale N°1, où elle a été entendue, puis placée en garde à vue administrative et conduite à la prison centrale de Yaoundé le 3 juin ».
Une situation insupportable, qui va amener le jeune homme, à recourir aux réseaux sociaux, question d´informer l´opinion nationale et internationale, pour dénoncer cette autre bavure policière. La dénonciation sur la toile fera grands bruits. Commence alors la chasse à l´homme qui a osé poster cet élément sur sa page Facebook. Malheureusement pour la police, les lanceurs d´alertes du Mrc s´étaient déjà saisis des choses. « Le post qui a été récupéré par les lanceurs d´alertes du MRC, en affichant les magouilles quotidiennes de ce policier et l´arrestation des autres membres du MRC, qui ce jour, avaient juste arboré le t-shirt à l´effigie de Kamto ». La traque ne va pas durer longtemps, car une semaine après, il sera interpellé au marché Mokolo. Tout bascule, alors qu´il était venu voir sa sœur ainée en ces lieux, question de trouver des solutions, par rapport à l´incarcération de leur sœur.
« Une semaine plus tard, j´ai été interpellé par le commissaire du 2e arrondissement, accompagné du chef de poste et plusieurs policiers au marché Mokolo, où j´étais pour voir ma grande soeur, afin de trouver une solution pour notre sœur qui était injustement enfermée a Kondengui, quand l´officier déclare : le voici mon commissaire ». Le piège de la police s´étant refermé en cette journée, autour de ce jeune entrepreneur de 34 ans, qui n´avait pas prévu ce scenario, le plus inattendu, il sera conduit immédiatement, sur ordre du commissaire, au poste de police. C´est à l´intérieur du bâtiment, sans défense et sans soutien, que ce dernier découvrira ce qui lui est reproché. « C´est alors que j´apprendrais qu´une plainte pour diffamation de nom a été déposée contre moi, par l´officier, chef de poste de Mokolo », précise Gédéon. Par la suite, il est transféré au commissariat central N°1, pour supplément d´enquête.
Dans cette nouvelle unité, il sera entendu et mis une fois de plus en cellule en compagnie de plusieurs autres membres du Mrc, arrêtés le 8 juin pour tentative de marche. Le 11 juin quand s´ouvrent les portes de la cellule, il est extrait avec quatre autres militants du Mrc. Direction, la prison centrale, où il séjourne désormais avec les autres compagnons de route, sans toujours connaitre la raison de son emprisonnement. C´est le black-out total pour Gédéon, lui qui venait à peine de mettre sur pied une petite entreprise dans le domaine du prêt-à-porter. Fruit de multiples économies et sacrifices, de prêts auprès des micro-finances et tontines. Un choix de commerçant, question d´éviter le chômage, afin d´apporter après l´obtention de son Bts, sa modeste contribution au développement de l´économie de son pays.
« Un choix parce que je ne voulais pas, après l´obtention de mon Bts en informatique industrielle, me retrouver au chômage. J´ai commencé par le petit commerce, jusqu´à émerger, au point d´être aujourd´hui, propriétaire d´une boutique de prêt-à-porter au quartier Emombo ». C´est depuis le fond de sa cellule, qu´il contrôle tant bien que mal, l´évolution des activités dans son commerce, avec l’espoir de retrouver la liberté, mais aussi convaincu que le combat que mènent les militants du MRC, et son leader, porteront des fruits. En attendant, il prépare sereinement la célébration de son mariage, lui qui est déjà fiancé et a déjà arrêté le mois. « Je suis fiancé et je me marie au mois de mars, si je sors », a –t-il indiqué.
Par Moïse Moundi – Le Jour