[spacer style="1"]
Cameroun: détenus politiques et séparatistes manifestent en direct sur Facebook
Des dizaines de détenus de la prison centrale de Yaoundé, opposants politiques et séparatistes anglophones, ont manifesté ce lundi en direct sur Facebook, revendiquant autant le changement de leur ration alimentaire que leur libération, a constaté l’AFP.
LIRE AUSSI – Cameroun : l’«Ambazonie» anglophone s’enfonce dans la guerre
«Nous ne voulons plus manger de maïs en bouillie», a lancé Mamadou Mota, premier vice-président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), l’un des principaux parti d’opposition interpellé en juin puis écroué. Une vidéo dont l’authenticité a été confirmée à l’AFP par des responsables de son parti. Dans ce direct tourné dans la cour intérieure de la prison, on aperçoit Mamadou Mota se joindre à une manifestation engagée dans la journée de lundi par des séparatistes anglophones. Son apparition et sa prise de parole sont très applaudies par les détenus présents.
Dans d’autres vidéos tournées pendant la même manifestation et toujours relayées sur Facebook, plusieurs séparatistes chantent l’hymne de l’Ambazonie, l’État indépendant qu’ils veulent créer dans les régions anglophones du Cameroun. Ils réclament la libération de «tous» les détenus de la crise anglophone, tout en célébrant Julius Ayuk Tabe, le président autoproclamé de l’Ambazonie détenu lui aussi à Yaoundé. Dans l’une des vidéos, on aperçoit des figures de la contestation anglophone comme Mancho Bibixy, interpellé dès l’éclatement du mouvement en 2016 puis condamné à 15 ans de prison pour terrorisme notamment.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont confrontées à une violente crise socio-politique depuis près de trois ans qui a dégénéré en conflit armé, soldats et séparatistes s’affrontant régulièrement. Outre cette crise, le Cameroun fait face à des tensions politiques depuis la tenue de la présidentielle d’octobre 2018. Les résultats de ce scrutin remporté par Paul Biya, 86 ans et au pouvoir depuis 1982, sont contestés par le principal opposant, Maurice Kamto, classé officiellement deuxième au terme de cette élection. Maurice Kamto est écroué depuis janvier, de même qu’une multitude de ses partisans et soutiens, arrêtés à la même période que lui et les mois suivants.