En qualité de membre du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P), ONG basée à Paris en France qui dénonce les arrestations à caractère politique dans toute l’Afrique centrale, je me dois de faire un certain nombre de clarifications suite aux préoccupations pertinentes remontées par certains combattants au niveau du Comité à propos de la plainte des prisonniers politiques que sont l’ancien ministre de la Santé, Urbain Olanguena Awono, l’ancien Premier Ministre ni Ephraïm et l’ancien directeur général de la Société de développement du coton, Iya Mohamed, contre 46 autres prisonniers d’opinion pour « rébellion en groupe, vol en co-action, blessures légères et tentative d’évasion:
- Le Comité n’est pas maître de la liberté d’expression et de pensée des prisonniers politiques dont il défend la cause ainsi que du comportement de ces derniers au sein des prisons dans lesquelles ils se trouvent. Le CL2P milite exclusivement en faveur d’une justice libre, impartiale et surtout indépendante pour eux, c’est-à-dire soustraite de l’agenda des politiques ou des luttes de clans au sein du pouvoir en place.
- Rien pour l’instant ne permet de dire avec certitude que les 3 ex-barons du régime Biya ont porté plainte nommément contre les 46 détenus suite à la récente mutinerie à la prison centrale de Kondengui au cours de laquelle ils ont été pour Olanguena et Inoni agressés et pour Iya cambriolé dans son local. Il est inimaginable qu’au plus fort de cette atmosphère tendue, que les 3 détenus politiques aient pu identifier leurs agresseurs.
- Pour les chefs d’accusation de tentative d’évasion et rébellion en groupe, Olanguena, Iya et Inoni ne peuvent être plaignant dans cette affaire car n’y ayant pas d’intérêt pour s’en constituer partie civile. Seul le ministère de la Justice via l’administration pénitentiaire peut s’en plaindre. Il est donc fort probable que les 3 aient porté plainte contre X et la justice camerounaise leur ait trouvé des accusés.
- Pour des détenus en prison pour leurs opinions politiques, il est inimaginable que ces derniers soient allés jusqu’à commettre des actes de violences sur d’autres détenus fussent-ils d’anciens barons du régime. Ces actes proviennent certainement d’ailleurs.
Les critères sur la base desquels le Comité engage des campagnes de sensibilisation et de plaidoyer en faveur des prisonniers politiques camerounais auprès de l’opinion nationale et internationale sont à la fois objectifs et inclusifs, car le CL2P estime qu’il soit ancien haut commis de l’État ou citoyen lambda poursuivis pour ses opinions, les prisonniers politiques camerounais répertoriés et défendus par le Comité ont un seul bourreau et geôlier : le pouvoir de Yaoundé.
Par Michel Biem Tong, Web journaliste en exil, promoteur de Hurinews.com et membre du CL2P