Yaoundé et la Politique du Chaos
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Comme Le Pr. Kamto et d’autres membres éminents de son parti s’apprêtent à comparaître devant le tribunal militaire ce 6 septembre 2019, il est important de réfléchir sur le régime de Yaoundé et son insatiable appétit pour les problèmes générateurs de chaos, tels que la criminalisation des opposants légitimes qui sont constamment jetés en pâture à une foule littéralement affamée (dans tous les sens du terme).
En effet, la politique camerounaise n’est pas simplement axée sur l’antagonisme gauche / droite, mais également sur des nihilistes de tous bords avec un fort appétit de chaos et des personnes désireuses de conserver toute une partie du système existant puis du statu quo basés sur une bureaucratie hégémonique et un appareil de surveillance oppressive et militarisée.
Cela va sans dire que, les mécontentements extrêmes de tous bords mènent véritablement à un mantra nihilistique de « Ça gate, Ça Gate », qui consiste à incendier le village pour prétendument le sauver. Ainsi, les nihilistes sont des personnes qui diffusent des rumeurs politiques hostiles, des fausses nouvelles et des théories du complot à tout va, qui ont pris tellement d’importance dans le débat public au Cameroun. Ils le font, même s’ils savent qu’il est faux de mobiliser des personnes contre des opérateurs politiques détestés à mort ou complètement discrédités en suscitant le chaos général.
Par contre, ils sont prêts à se mobiliser contre ou pour l’ordre politique actuel pour voir précisément si ce qui pourrait émerger du chaos résultera à quelque chose de mieux en stock (quelque part) pour eux.
Il est donc très important de réaliser que si la scène politique camerounaise semble avoir été prise en otage par les ailes radicales du pouvoir et de l’opposition avec une stratégie générale consistant à réagir à une élection perdue, en essayant de gagner par le despotisme légal ce que le parti-État RDPC ne pourrait logiquement pas gagner à travers les urnes transparentes.
En conséquence, s’appuyant essentiellement sur des tactiques de perturbation cyniques, renforçant l’idée que le pays est dans le chaos, il exploite à profusion les solidarités tribales / Nous par rapport aux autres / Eux pour présenter le président comme la figure ultime de la loi et de l’ordre (celui qui dispose notamment du son droit de gracier ces opposants criminalisés par lui qu’il a séquestrés puis fait condamnés à l’emprisonnement à vie devant un Tribunal militaire).
Il ne faut pas perdre de vue qu’un dirigeant politique qui vit de la sorte du chaos, aime le désordre et gouverne sur le principe de l’intérêt narcissique, est quasiment certain de trouver la défaite intolérable, inimaginable.
Il sait pour cela qu’il peut toujours compter sur ses partisans les plus ardents et farouches, en particulier ceux qui ont «un besoin de chaos», pour trouver sa défaite insupportable et perpétrer toutes les manipulations et atrocités pour le maintenir au pouvoir.
Le problème, cependant, est que le régime finit par ne plus contrôler tous ces partisans du chaos qui aspirent à mettre leur allégeance en action. Il est aujourd’hui lui-même consterné par l’endroit où il se trouve – c’est-à dire, à la tête d’un pays anarchique – et ne doit pourtant s’en prendre qu’à lui-même.
Parce que fondamentalement c’est l’idée que l’État à parti unique connaît à merveille comment voler les élections, mais n’a pas jamais su réaliser que ce manque chronique de légitimité finit par créer un climat de chaos, d’anarchie, et de folie qui mène tout droit dans une une existence à part de tout, notamment du monde réel. Et le monstre qu’il a ainsi créé finit par ne plus obéir aussi bien à ses créateurs qu’au petit peuple.
En effet, il est assez clair que la grande masse des damnés de la terre du Cameroun ont le sentiment de n’avoir plus rien à perdre et aucun avenir ne fera plus la moindre différence pour eux. Tout ce qu’ils veulent, c’est voir la société – qui les exclut – finir elle-même en ruines.
Alors continuons-nous à dire que nous ne savons pas comment cela va se terminer?
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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English version
Yaoundé and the Politics of Chaos
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesperson of The CL2P
As Pr. Kamto and other eminent members of his party is heading to a military trial on September 6,2019, it is important to reflect on the regime of Yaoundé and its appetite for chaos-inducing issues such as criminalizing legitimate opponents and feeding them to the mob.
This is because Cameroonian politics is not simply left and right, but also Nihilists of all boards with a strong appetite for chaos and people who want to keep any part of the existing system with a big-bureaucracy and oppressive surveillance and military apparatuses.
Indeed, extreme discontents from all boards lead to a nihilistic mantra of “Ça gate, Ça gate” which is let’s burn down the village in order to save it. Thus, these are people who distribute hostile political rumors, fake news and conspiracy theories which have now gained prominence in public debate. They do so, even if, they know is wrong just to mobilized people against disliked or discredited political operators with chaos inducing issues.
They are willing to mobilize against or for the current political order to see if what emerges from the resulting chaos has something better in stock for them.
Crucially, consequently, It’s very important, I think, to realize that while right now the political scene in Cameroon seems to have been taken hostage by its radical wings both from the power and the opposition with a general strategy of responding to a lost election by trying to gain through legal despotism what the one party-State, the CPDM, couldn’t gain at the polls. Hence, relying on cynical disruptive tactics, strengthening the idea that the country in chaos and tapping into tribal/us versus others/them condition to present the president as the ultimate figure of law and order.
Indeed, a political leader who thrives on chaos, relishes disorder and governs on the principle of narcissistic self-interest is virtually certain to find defeat intolerable.
He can always rely on his most ardent supporters, especially those with a “need for chaos,” to find his defeat unbearable.
The problem, however, is that the regime no longer controls all those loose cannons with high desire for chaos. It is now dismayed by where it finds itself — leading a country of “lemmings with suicide vests” — it has only itself to blame.
It is the idea that the One-Party state knows how to steal elections but failed to realize that eventually that lack of legitimacy creates an environment of chaos, lawlessness and craziness that would take on a life of its own, and that the monster they created would turn on its creators as well as the little people.
Indeed, it’s pretty clear that the large “unwashed masses » of Cameroon feel they have nothing more to lose and no future that will be any different, so all they want is to see society–which excludes them–left in ruins.
Do not we know how it ends?
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesperson of The CL2P