DANS LE CADRE DE LA SEMAINE DU PRISONNIER POLITIQUE, DE CONCERT AVEC LE SITE D’INFORMATION SUR L’ACTUALITÉ DES DROITS DE L’HOMME AU CAMEROUN ET EN AFRIQUE: HURINEWS.COM
Depuis décembre 2013, Célestin Yandal, la trentaine entamée, médite son sort à la prison centrale de Garoua, au nord du Cameroun, après plus de 10 jours de garde-à-vue dans un poste de gendarmerie de Ngaoundéré (nord). Le procès du président du collectif des jeunes de Touboro (localité dans la région du Nord) devant le tribunal de grande instance de Garoua piétine parce qu’allant de report en report. La procédure judiciaire elle-même fait l’objet de nombreuses violations: des audiences qui se tiennent sans qu’il ne soit extrait de sa cellule, le non-renouvellement de son mandat de détention provisoire, etc. Tout porte à croire que Célestin Yandal est un prisonnier pas comme les autres.
Objet d’une demi-douzaine de plaintes entre autres pour «destruction des effigies du Chef de l’État pendant les élections législatives et municipales du 30 septembre 2013», «destruction de la barrière du Lamido de Rey-Bouba», «menaces simples et violation du domicile d’un chef Djavor (un village)», Célestin Yandal, tête de liste de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) lors des municipales et législatives du 30 septembre 2013, est considéré par certains observateurs comme le prisonnier du lamido de Rey Bouba, par ailleurs vice-président du Sénat et membre très influent du bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti-État du Président Paul BIYA au pouvoir depuis 33 ans au Cameroun.
En effet, Célestin Yandal est reconnu pour ses nombreuses critiques envers le lamido de Rey Bouba, Aboubakary Abdoulaye. Ce dernier, au nez et à la barbe du pouvoir de Yaoundé, fait parler sa toute puissance à Touboro à travers son armée, les «Dogaris», accusés de nombreuses exactions envers les populations locales. À l’issue des municipales de septembre 2013, l’Undp a battu le Rdpc dans localité de Touboro. Un véritable camouflet pour le monarque local dont l’ombre plane derrière l’arrestation de Célestin Yandal et 13 autres jeunes membres du Collectif des jeunes de Touboro en novembre 2013.
Des organisations telles que le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), la Fédération internationale des droits de l’homme (Fidh), le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (Cl2p) s’intéressent depuis son déclenchement à l’affaire Célestin Yandal et ne cessent d’ appeler les autorités camerounaises à sa libération immédiate.
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* chef traditionnel dans la partie septentrionale du Cameroun