Et dire que certains ont espéré une conversion tardive à la démocratie participative d’un dictateur de 87 ans, qui règne sans discontinuer depuis 37 années par la fraude électorale et la répression systémiques …
Que NON!
Il n’en est hélas pas capable, et inutile d’en attendre une quelconque inflexion de la ligne politique autoritaire, réactionnaire, et centralisée du régime de Yaoundé (en dépit des apparences d’ouverture et des discours), à l’issue de son monologue national qui va s’ouvrir à Yaoundé dès le 30 septembre.
Il faut inscrire la résistance non violente à cette tyrannie trentenaire dans la cohérence des convictions démocratiques et la durée d’un rapport de forces appelé inévitablement à s’inverser, sous la pression conjuguée de la communauté internationale et de l’immense société civile (Camerounaise notamment, de l’intérieur comme de la diaspora).
Il n’y a absolument rien à attendre du folklore dit consultatif encours à la primature à Yaoundé.
En effet rester au pouvoir est et demeure l’unique obsession du despote avec l’aide de ses principales créatures. Ils n’ont aucune volonté de desserrer l’étau répressif dans le pays, y compris sur la revendication légitime d’une plus grande autonomie portée par les camerounais anglophones.
JDE
[spacer style="1"]
Crise anglophone au Cameroun : l’offre de dialogue de Paul Biya peine à convaincre
Deux jours après l’annonce d’un grand dialogue national par le chef de l’État, sa proposition peine à convaincre dans les régions anglophones, où les sécessionnistes maintiennent leurs opérations « villes mortes ». Une partie de la classe politique affiche en revanche ses espoirs et attend impatiemment ce rendez-vous.
Le discours de Paul Biya et l’annonce d’un « grand dialogue national » sur la crise anglophone n’a pas eu d’effet sur le « lockdown » (confinement) de trois semaines imposé par les sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis le 26 août dernier. Mercredi matin, les rues et artères de la plupart des villes de ces régions étaient de nouveau désertes, comme depuis l’instauration de cette nouvelle série de journées « villes mortes », la plus longue de cette crise qui a débuté en novembre 2016.
« Le discours n’a pas calmé les ardeurs des combattants »
Selon des témoignages recueillis auprès des populations locales, des messages anonymes évoquant une prolongation de dix jours du « lockdown » en cours ont circulé dans la soirée de mardi, sans qu’on ne puisse les attribuer aux Amba Boys [séparatistes anglophones armés, ndlr]. De quoi provoquer une nouvelle vague de psychose auprès de certains habitants. « Nous ne savons pas ce qui peut arriver. Ce qui est sûr, c’est que le discours du président n’a pas calmé les ardeurs des combattants », a commenté sous anonymat, un habitant de Bamenda, dans le département du Mezam, joint par Jeune Afrique.
Les inquiétudes des populations anglophones contrastent cependant avec l’espoir qu’a suscité l’annonce d’un dialogue au sein de la classe politique camerounaise. Depuis mardi soir, les réactions d’approbation se multiplient et les attentes sont grandes.
Le vice-président du Social Democratic Front (SDF), Joshua Osih, ancien candidat à la présidence de la République, a ainsi salué ce « début de mouvement », tout en indiquant que son parti se tenait prêt à y apporter sa contribution en temps opportun.
« La porte du pardon reste grande ouverte »
Même son de cloche chez l’opposant Cabral Libii, leader du Parti national pour la réconciliation national (PCRN), qui dit avoir « hâte que le jour [du dialogue] soit fixé et que les acteurs qui y participent soient connus ». « La porte du pardon reste grande ouverte ! Le dialogue est là. Partons avec toutes les propositions constructives », a lancé pour sa part le ministre et secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) Grégoire Owona sur les réseaux sociaux.
Consultation de la diaspora camerounaise
La question des participants préoccupe également l’activiste Félix Agbor Nkongho, qui souhaite la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone. « L’annonce du dialogue devrait marquer la fin de l’arrestation des anglophones pour leurs opinions politiques. Ils doivent être autorisés à participer car il s’agit de leur futur », a-t-il commenté.
De nombreux leaders sécessionnistes anglophones ont d’ailleurs rejeté l’offre de dialogue émise par Yaoundé, dénonçant l’exclusion des personnes détenues. « À l’avenir, chaque Ambazonien devra posséder une arme, voire une mitrailleuse car [Paul] Biya ne comprend toujours pas le problème actuel », a affirmé sur les réseaux sociaux Chris Anu, secrétaire général et porte-parole du mouvement sécessionniste, estimant que le chef de l’État n’a pas pris en compte les aspirations des populations anglophones.
Jeune Afrique