Cameroun – Grand Dialogue national: A travers son discours, le représentant des ex-combattants a embarrassé l’assistance à l’ouverture des travaux
L’ouverture solennelle du Grand dialogue national s’est déroulée ce 30 septembre 2019, au Palais des congrès de Yaoundé. Une cérémonie présidée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, choisi par Paul Biya pour présider les assises.
Cet évènement, très attendu pour mettre un terme à la crise anglophone, a débuté par des prières dites par quatre leaders religieux, dont Mgr Jean Mbarga, archevêque métropolitain de Yaoundé. Ils ont imploré le tout-puissant de permettre que les assises aident à solutionner la crise.
Une cérémonie marquée par la présence de 30 ex-combattants, désormais encadrés dans des centres de démobilisation. Leur représentant s’est exprimé pour demander pardon à la Nation d’avoir commis des exactions.
Mais après avoir lu, difficilement un discours visiblement rédigé par les organisateurs du dialogue, l’homme âgé de la trentaine a improvisé.
«Nous avons pris des armes, nous avons été induits en erreur, mais à raison», a-t-il lancé.
«Certains d’entre nous sont bien formés, mais nous n’avons pas de travail. Trouve-t-on normal que des francophones occupent majoritairement des postes dans des entreprises situées dans les régions anglophones? Est-ce normal que les ressortissants anglophones soient sous-représentés dans des concours d’entrée dans les grandes écoles (ENAM, EMIA etc.)?», a-t-il interrogé.
Une digression qui a embarrassé une partie de l’assistance et le présentateur de la cérémonie, qui a tenté, en vain, de couper l’intervenant.
«Plusieurs de nos camarades encore dans la brousse, sont prêts à laisser les armes. Mais ils nous observent, ils attendent de voir quel est le traitement que le gouvernement va nous réserver», a conclu le porte-parole des ex-combattants.
Cette prise de parole a été appréciée par certains participants, notamment l’opposant Ni John Fru Ndi et la Cardinal Christian Tumi qui n’ont pas cessé d’acquiescer à travers des gestes approbateurs.
Fred BIHINA