Le mandat d’arrêt émis le 23 décembre dernier contre Guillaume Soro, ainsi que l’arrestation de 5 députés de son camp suscitent une certaine émotion au sein de l’opposition. Guillaume Soro, en exil forcé, organise sa riposte contre la présidence d’Alassane Ouattara.
“Violation de l’immunité parlementaire”
Le Front populaire ivorien, le FPI, dirigé par Pascal Affi N’Guessan, un proche de l’ancien président déchu Laurent Gbago, pointe de son côté un “usage de la force”. On retrouve le même type de dénonciation chez les partisans de Charles Blé Goudé. ” Au-delà de la personne de Guillaume Soro, le cabinet du ministre Charles Blé Goudé regrette ici le recul des libertés individuelles, le manque de démocratie“, décrit dans un communiqué Diaby Youssouf, le porte parole de Charle Blé Goudé.
Ce recul des libertés individuelles s’est traduit par l’arrestation de 5 députés du camp de Soro. Ce lundi 23 décembre, les forces de l’ordre à Abidjan investissent le siège du GPS, le parti de Soro. Cinq députés y sont arrêtés. Les groupes parlementaires de l’opposition du PDCI-RDA (Parti démocrate de Côte d’Ivoire dénoncent “une violation de l’immunité parlementaire”.
Guillaume Soro riposte
Guillaume Soro, l’ex-chef de la rébellion n’a pas cependant attendu le soutien des partis d’opposition pour organiser sa riposte. Adepte des réseaux sociaux, il a fustigé l’arrestation de ses partisans et attaqué surtout son ancien allié devenu adversaire, le président ivoirien Alassane Ouattara. “La brutalité de la répression qui s’est abattue sur les adhérents de GPS et de tous les partis politiques proches (…) est inacceptable”, écrit Guillaume Soro, Le leader du GPS, compare la présidence d’Alassane Ouattara à “une dictature”.
Le message est direct. Il est scandé par les partisans de Guillaume. Alassane Ouatarra fera tout pour empêcher une candidature de Guillaume Soro à l’élection présidentielle de 2020. L’avocate Affousiata Bamba-Lamine de son parti le GPS dénonce “entreprise” qui “vise à écarter piteusement de la course à la présidence” son leader Guillaume Soro.
Guillaume Soro, chrétien du Nord ivoirien, âgé de 47 ans, avait annoncé sa candidature à la magistrature suprême le 18 octobre. Et il est vu comme un concurent sérieux. “Déjà en septembre 2019, suite aux révélations d’un sondage qui établissait mon avance en cas de la tenue l’élection présidentielle, la décision avait été prise de m’écarter de la course”, affirmait ainsi Guillaume Soro.
Guillaume Soro a pourtant été le meilleur allié d’Alassane Ouattara, qu’il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011 avec l’appui de la rébellion des Forces nouvelles qu’il dirigeait. Nommé Premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale, ses relations se sont progressivement dégradées avec le chef de l’Etat.