l n’empêche certains estiment encore, notamment dans les cercles du pouvoir Élyséen à Paris, que cela rentre dans une certaine normalité “françafricaine”.
En réalité il s’agit d’une anormalité insupportable aussi longtemps pour tout être humain normalement constitué, et qui tient sous une fausse apparence de présidence civile à vie, uniquement grâce à la fraude électorale systémique, la force implacable des armes et le soutien indéfectible de la France officielle.
JDE
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COMMENT PARLER AU PRESIDENT PENDANT 30 SECONDES, AU COURS DE LA CEREMONIE DES VOEUX EST-IL DEVENU UN EXPLOIT AU CAMEROUN !
Un président, dans un pays avec tant de défis, de perclusion de pauvreté, de goulots d’étranglements, de crises perlées, une économie atone, des atouts immenses, devrait recevoir de façon régulière, par exemple, Célestin Tawamba du patronat, Ibrahim Mbombo Njoya ou des membres du Bureau politique de son parti, les leaders de l’opposition, comme Fru Ndi sur la crise anglophone, Maurice Kamto sur le Code électoral, Cabarl Libii et bien d’autres. C’est son rôle ; c’est l’exigence de sa mission, notamment en ces temps si crispés, illisibles et incertains.
La présentation des vœux, sous le modèle camerounais, n’est donc pas une occasion appropriée d’échanges sur des questions structurelles, sérieuses ou qui nécessitent, par leur urgence, des traitements chocs. Ni encore la soirée du 20 mai. Ce sont des rituels et une coutume républicaine qui ont des fonctions précises, forcément limitées, réduites alors à des poignées de main symboliques, témoignant de l’attachement aux Institutions et à celui qui les incarne.
Quel que soit ce que Machiavel ou des preux connaisseurs des choses du pouvoir en disent, un Prince n’est jamais un dieu : celui qu’on craint parce que perché au Ciel. Celui qui éblouit parce qu’inaccessible. Celui vers lequel des personnalités d’un âge avancé se ruent pour obtenir un mot, un sourire.
Le prestige et l’importance suprême de ses fonctions n’en font pas un démiurge. Si cela confère de la solennité aux parades, aux cérémonies, il faudrait ramener les choses à l’essentiel : le président de la République est là pour régler les problèmes structurels et prendre en main les cruciaux défis et les enjeux quotidiens de la Nation.
Le Cameroun, la Providence seule le sait, en a. C’est pourquoi, sous d’autres cieux, le Palais présidentiel est ouvert aux forces vives le clair de l’année pour des échanges fructueux, même entre adversaires politiques pour le bien de la Nation. Ceux qui sont les collaborateurs du Chef de l’Etat et ceux qui l’aiment bien, devraient le sensibiliser dans ce sens. De sorte que les crises soient anticipées, gérées avec plus d’efficacité et que l’on n’ait pas besoin d’attendre les périls, les dégâts inextricables pour se réveiller. De sorte aussi que l’on ne soit pas sous la coupe des pompiers-pyromanes et faire des appels au patriotisme…
A. Mounde Njimbam