“Nous avons déposé plainte pour faux et usage de faux par des personnes dépositaires de l’autorité publique”, a annoncé à franceinfo samedi 18 janvier maître Arié Alimi, avocat de Taha Bouhafs. Ce journaliste a été interpellé, puis placé en garde à vue après avoir signalé sur Twitter la présence d’Emmanuel Macron dans le théâtre des Bouffes du Nord à Paris vendredi soir. Des manifestants se sont ensuite rassemblés et ont perturbé la soirée.
L’avocat affirme par ailleurs que son client envisage de déposer plainte “pour des dénonciations calomnieuses” et “contre tous ceux, y compris les personnalités politiques, qui ont eu des mots de haine, des mots fallacieux, des mots diffamatoires à son égard”.
“On a franchi un cap”
Après quasiment une journée de garde à vue, Taha Bouhafs a été déféré devant le tribunal de grande instance de Paris samedi, puis présenté à un juge d’instruction dans la soirée. “Le parquet de Paris demandait sa mise en examen pour participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations et pour appel à une manifestation non déclarée”, ce qu’a rejeté la juge d’instruction, selon son avocat Arié Alimi. Taha Bouhafs a donc été placé sous le statut de témoin assisté, et remis en liberté.
L’avocat assure que l’interpellation de son client a été “demandée” par le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). “Je pense qu’on a franchi un cap dans la répression des journalistes”, déplore Arié Alimi. L’avocat affirme que le téléphone de Taha Bouhafs, “son outil de travail”, a été saisi. “C’est regrettable, on veut l’empêcher d’informer, d’être journaliste. Il y a eu une vraie violation de liberté individuelle contre un journaliste”, regrette Arié Alimi.
Taha Bouhafs s’est exprimé sur Twitter dimanche matin. “L’Élysée a commis une grave erreur en demandant mon interpellation et en mentant à la presse, a-t-il écrit. L’histoire est loin d’être finie.”
franceinfo Radio France