LE PROCÈS D’ALLÉGEANCE FAIT À MARAFA HAMIDOU YAYA AU CAMEROUN
Le procès d’allégeance fait au célèbre prisonnier politique camerounais Marafa Hamidou Yaya dure depuis 2012. En effet le régime de Yaoundé s’appuie sur le despotisme légal pour enfermer ainsi les personnes qu’il considère comme déloyales ou dissidentes envers le président.
Il faut comprendre que le procès d’allégeances n’a rien à voir avec l’ordre constitutionnel et l’engagement en faveur de l’état de droit. Nous ne devons donc pas oublier le simulacre de procès et les accusations forgées de toutes pièces contre d’innombrables Camerounais, simplement pour leurs opinions critiques ou divergentes. Comme dans le cas de Marafa, malheureusement, de nombreuses autres personnes reconnues par notre organisation sont toujours en détention pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression.
En effet depuis Sept (07) ans l’ancien Ministre d’État de l’Administration territoriale Marafa Hamidou Yaya purge une lourde peine de prison pour complicité dite intellectuelle de détournement de deniers publics, consécutive à un simulacre de procès qui a déshonoré une fois de plus l’institution judiciaire camerounaise, car en violation flagrante des conventions internationales ratifiées par l’État du Cameroun.
Sept (07) ans que l’ancien ministre d’État et proche collaborateur de Paul Biya est ainsi reclus dans une cellule infecte du Secrétariat d’État à la défense (le SED de sinistre réputation) à Yaoundé sans voir poindre l’espoir d’une libération immédiate, pourtant exigée par l’Avis rendu le 27 avril 2016 par le Comité des Droits de l’homme de l’ONU.
Le Crime de Marafa Hamidou Yaya: l’ambition présidentielle
Le 9 décembre 2011 un remaniement ministériel sonnait le glas de vingt (20) ans de carrière administrative au plus haut niveau de l’État du Cameroun. Au cours de ces vingt années, la compétence et l’équité du ministre d’état ont eu un impact puissant sur l’administration de Biya dont il a été régulièrement présenté comme l’un des successeurs les plus crédibles du président Paul Biya.
En effet M. Marafa Hamidou Yaya avait successivement servi celui-ci pendant presque deux décennies tour à tour comme Secrétaire d’État aux Finances, Conseiller Spécial à la Présidence de la République, Secrétaire Général à la Présidence de la République, et Ministre d’État en charge de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd).
Les portes de la gloire se fermaient à peine pour cet ingénieur pétrochimiste de 67 ans formé à l’Université de Kansas aux États Unis d’Amérique, que s’ouvraient de l’enfer carcéral, sur fond de suspicions d’ambitions présidentielles tirées de « confidences faîtes aux diplomates américains accrédités à Yaoundé et révélées par Wikileaks en 2010.
Dès janvier 2012, à Garoua, des agents de renseignement de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (une branche des services secrets camerounais rattachée à la Présidence de la République) vont ainsi littéralement cuisiner certains hommes politiques du Nord Cameroun proches de Marafa, non pas au sujet de l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel dont on le dit « impliqué » dans les médias officiels, mais à propos de leur réaction et de leur sentiment suite à la sortie du Gouvernement (Cf L’Œil du Sahel N°464 du 23 janvier 2012).
Pour comprendre le procès d’allégeance du ministre d’état Marafa, il est important de mentionner que, le 9 février 2012, soit deux (02) mois après sa sortie du gouvernement, Marafa est accueilli en héros à Garoua par près de 2 000 personnes. Cet accueil héroïque sera construit par le régime de Yaoundé comme une « démonstration de force » et entraîné le renforcement de sa surveillance policière de tous les instants. Au point où se sentant étouffé, l’ancien Ministre d’État va éconduire la douzaine de policiers en faction à son domicile au quartier Melen à Yaoundé. Ce qui ne va pour autant pas desserrer l’étau sécuritaire autour de lui. Dans son édition du 11 au 17 mars 2012, le magazine panafricain basé à Paris, Jeune Afrique, va, à sa une, présenter Marafa Hamidou Yaya comme « un dauphin en eaux troubles ».
Le 16 avril 2012. L’ancien Secrétaire Général à la Présidence est ainsi convoqué chez le juge d’instruction près le tribunal de grande instance de Yaoundé, le très redouté Pascal Magnanguemabe. Quelques heures d’interrogatoire et Marafa Hamidou Yaya va être est inculpé de « détournements de deniers publics ». Il sera immédiatement écroué à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui alors que son droit à une défense appropriée a été refusé.
Il est important de noter que Pascal Magnanguemabe a par la suite été radié de la fonction publique pour de nombreux manquements aux devoirs sans que tous les cas dont il avait été chargé d’instruire soient réexaminés.
Les lettres de Marafa
2 mai 2012. Quelques semaines après son incarcération, Marafa Hamidou Yaya décide de rompre le silence. Dans une première lettre qu’il adresse au chef de l’État Paul Biya, on en apprend des tonnes. A titre d’exemple : « Cette indépendance d’esprit m’avait permis de vous dire, après l’élection présidentielle de 2004, que ce septennat devrait être le dernier pour vous et que nous devrions tous nous mobiliser pour le succès des « grandes ambitions » afin que votre sortie de la scène politique se fasse avec fanfare, que vous jouissiez d’un repos bien mérité, à l’intérieur de notre pays ». Tiens ! tiens ! « Est-ce donc la raison de la déchéance » ? avoir suggéré à l’inamovible président de ne plus se présenter après 2004. Pour un président plongé dans le culte de l’immortalité obscène et de la loi du plus fort, cette lettre a été interprétée comme un crime de lèse-majesté et du baiser de la mort de Marafa.
13 mai 2012, Dans sa 2e lettre à Paul Biya le célèbre prisonnier affirme être « porteur d’un projet mettant en avant les exigences de PAIX et de JUSTICE permettant de bâtir une société de confiance ».
24 mai 2012. Sa 3e lettre aux Camerounais porte enfin sur l’affaire de l’avion présidentiel pour laquelle il serait poursuivi. Marafa Hamidou Yaya clame publiquement son innocence en affirmant : « Je ne sais ni quand ce détournement a eu lieu, ni sur quoi il porte, ni de quel montant il s’agit, ni qui en est l’auteur principal, ni quels sont les complices. Je présume qu’il s’agirait de l’affaire relative à l’acquisition d’un avion pour les déplacements du Président de la République, pour laquelle le juge d’instruction aurait été instruit de m’imputer une indélicatesse et pour laquelle il avait rendu une ordonnance de disjonction en janvier 2010 et dont j’ai eu connaissance …s’il s’agit effectivement de cela, je réitère solennellement mon innocence ». Le pouvoir de Yaoundé qui goûte de moins en moins à ce qu’il considère comme une « plaisanterie de mauvais goût » va alors transférer Marafa Hamidou Yaya de la Prison Centrale de Yaoundé Kodengui à l’isolement total d’une cellule du Secrétariat d’État à la Défense (siège de la gendarmerie camerounaise), croyant ainsi mettre un terme définitif à ses écrits.
4 juin 2012, 4e lettre au Chef de l’État, Paul Biya. Dans cette correspondance l’ex-Minatd revient sur les transactions mafieuses entre Transnet, une société sud-africaine et de hauts responsables camerounais. La société sud-africaine avait, en 1994, reçu pour mission d’assurer la maintenance des avions de la Cameroon Airlines (Camair). D’après la correspondance, Transnet aurait versé des pots-de-vin à des autorités camerounaises et sa négligence a entraîné le crash d’un avion de la Camair en décembre 1995. Parmi les personnalités citées dans ce scandale, se trouvent le ministre des Transports de l’époque Issa Tchiroma Bakary et le défunt conseiller juridique à la présidence et proche parent de Paul Biya, Jean Foumane Akame, et l’actuel Ministre des finances et neveu de Paul Biya, M. Louis-Paul Motaze.
Feu à volonté! Les lieutenants du pouvoir en place multiplieront les démentis sur les chaînes de radio et télévision locales ; pendant que la presse à gage (généralement proche du pouvoir) s’en ira fouiller dans les supposés penchants homosexuels de l’ex-ministre d’État en publiant des listes des « hommes-femmes de Marafa », des membres du « club homo de Marafa ».
La parodie de procès Marafa
16 juillet 2012. Le procès de Marafa Hamidou Yaya et Cie s’ouvre au tribunal de grande instance (Tgi) de Yaoundé. Une foule nombreuse, composée de curieux et hommes de médias, est massée à l’entrée principale de la salle d’audience. Les forces de l’ordre (policiers et gendarmes) sont présentes. Autour de 11h, un car de la gendarmerie se gare devant la cour. Marafa et ses co-accusés (l’homme d’affaire Yves Michel Fotso et la banquière Julienne Kounda) en sortent. Youyous et tonnerre d’applaudissements de la foule qui scande « Marafa, président ! Marafa, président ! ». Ces ovations vont également accompagner Marafa à sa sortie du tribunal. Le pouvoir, qui n’aurait sans doute pas apprécié ce bain de foule offert par l’ex-Minatd, décide de sortir le muscle sécuritaire.
Mais en vain. Puisque le 24 juillet 2012, jour de la deuxième audience, la foule gagne en immensité. Elle scande « prési (président ! ndlr) libérez, prési liberez ! ». Pour se dérober de la foule hystérique, l’escorte de Marafa est obligée de passer en catimini par une issue à l’arrière du Palais de justice. Le pouvoir se rend compte que Marafa vient de conquérir les cœurs d’une bonne frange de l’opinion et décide de monter plus haut. Une expression d’une culture civique par des personnes qui veulent être représentées plutôt que dirigées par des démagogues.
Sans surprise, ceci n’était pas du goût du régime de Yaoundé. À l’audience du 30 juillet, pas l’ombre d’un chat à l’entrée du tribunal pour acclamer Marafa. Les services de sécurité ont reçu l’ordre d’y empêcher tout attroupement. Toutes les entrées du Tgi du Mfoundi sont filtrées par les forces de l’ordre. Il faut montrer patte blanche pour y accéder.
Curieux déploiement sécuritaire tout de même pour un prisonnier de droit commun ! Le 21 septembre 2012. Jour du verdict. Le tout Yaoundé sécuritaire se déporte au tribunal. L’axe qui relie la « Sonel Central » au Musée National en passant par le Palais de Justice est coupé à la circulation par les forces de l’ordre. Une bonne partie de la presse désireuse de couvrir le procès est éconduit par les forces de l’ordre. Le 22 septembre 2012, au petit matin, le verdict tombe. 25 ans de prison pour Marafa : « je suis déçu mais pas vaincu !» crie l’accusé. Autrement dit, « mes ambitions politiques restent intactes et mon activité épistolaire va se poursuivre ».
Le 8 octobre 2012, dans une autre lettre, Marafa remercie le peuple camerounais pour le soutien à son endroit et qualifie sa condamnation « d’inique ».
La reconnaissance internationale
Le 12 janvier 2013, l’ex-Minatd va accorder un entretien au non moins célèbre Assane Diop du site d’information slate.fr et de Radio France internationale (RFI). Dans cette interview, Marafa affirme s’agissant de son procès que « le tribunal ne m’a trouvé coupable d’aucune malversation …mon procès est politique » et au sujet de la gouvernance de Paul Biya, il déclare que : « à chaque fois, au cours de ces 30 ans, que Paul Biya a eu à choisir entre la modernisation politique et économique de notre pays, avec les risques de perturbations inhérents à cette démarche, et l’immobilisme garant, selon lui, de la paix civile, il a choisi l’immobilisme ».
En juin 2013, l’ancien ambassadeur des USA au Cameroun, Robert P. Jackson rend visite à l’ex-Minatd au Secrétariat d’État à la Défense (SED) à Yaoundé.
Le mois suivant, le rapport 2012 du département d’État américain sur les droits de l’homme au Cameroun fait de lui un « prisonnier politique ».
De quoi faire grandir sa côte politique et inquiéter ses contempteurs, au point que la sécurité de ses proches en prend un coup. C’est ainsi qu’en janvier 2014, le corps de sa secrétaire particulière de longue date, Christine Soppo Mbango, va être retrouvé sans vie à son domicile au quartier Bastos à Yaoundé. Dans une lettre publiée récemment, Marafa va conclure à un « assassinat politique ».
27 avril 2016: Le Comité des Droits de l’homme de l’ONU rend une décision (avis) demandant la libération immédiate et le dédommagement de Marafa Hamidou Yaya
Détenu depuis plus de Sept (07) années dans des conditions inhumaines et progressivement dans une relative indifférence, nous pensons que le temps est venu d’interpeller les autorités camerounaises sur ce prisonnier politique en exigeant, à l’instar des pressions internationales exercées lors de la détention arbitraire du Professeur Maurice Kamto et ses camarades, sa libération immédiate. Ce d’autant : Nous devons diffuser ces connaissances afin que des mesures réfléchies et significatives soient prises :
• Que le Ministre Marafa Hamidou Yaya a été emprisonné sans jugement, et n’a jamais eu droit à un procès libre et équitable
• Qu’il est en réalité victime d’actes de répression qui confinent à une incarcération de nature politique
• Qu’il a été pour cela reconnu prisonnier politique par différentes organisations de défense des Droits de l’Homme et l’immense communauté internationale
• Que les nombreux appels en faveur de sa libération formulée notamment par des instances tels que l’internationale socialiste, l’ONU, le département d’État américain, etc.…sont demeurés inaudibles au Cameroun
• Que y compris la résolution N°22/2016 du Groupe de Travail sur la détention arbitraire de l’ONU appelant à sa libération n’a toujours pas reçu de réponse des autorités Camerounaises
• Que la dégradation de son état de santé devient jour après jour préoccupante
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Vidéo: https://www.youtube.com/watch?
THE TRIAL OF ALLEGIANCE AND WRONGFUL CASE OF MARAFA HAMIDOU YAYA IN CAMEROON
We humbly request your help to redeem the trial of allegiance and wrongful case of the famous Cameroonian political prisoner Marafa Hamidou Yaya, so that you get a deeper understanding how the law plays out in Cameroon, particularly, trial of allegiances where the regime of Yaoundé relies on legal despotism to lock up people the regime perceives to be disloyal or dissident to the president.
Precisely, trial of allegiances has nothing to do with the constitutional order and the commitment for the rule of law, therefore, we must not forget the sham trial and trumped-up charges countless Cameroonians have been subjected to, simply for their critical or dissenting views. As with the Marafa’s case, unfortunately, many others recognized by our organization are still detained for simply exercising their free expression rights.
Indeed, for seven (07) years the former Senior Minister of Territorial Administration, Marafa Hamidou Yaya, is now serving a lengthy prison sentence for so-called “intellectual complicity” in the trumped charges of embezzling public funds and convicted following an insidious, improper and illegal simulacrum of justice that has further dishonored, the Cameroonian judicial institution, and in flagrant violation of the international conventions ratified by the State of Cameroon.
Seven (07) years ago, Mr. Marafa Hamidou Yaya was a senior minister and a close collaborator of Paul Biya and he is now sitting in a dirty cell in the basement of Biya’s dungeon called the Defense Secretary also known as (the SED of sinister reputation) in Yaoundé without any hope of immediate release and despite of the UN Human Rights Committee Opinion issued on 27 April 2016 recommending that he is being released.
The crime of Marafa Hamidou Yaya: A tale of presidential ambition
On December 9, 2011, a cabinet reshuffle marked the end of Marafa’s twenty (20) years career at the highest echelon of civil service in Cameroon. During these twenty years, the senior minister’s competence and fairness made a powerful impact on the Biya’s administration and was regularly presented as one of the most credible potential successors of President Paul Biya. Indeed, Marafa Hamidou Yaya had successively served this president for almost two decades in turn as Secretary of State for Finance, Special Adviser to the Presidency of the Republic, Secretary General to the Presidency of the Republic, and Minister of Finance and senior minister of Territorial Administration and Decentralization (MINADT).
The doors of a lengthy career as civil servant were closed for this 67-year-old petrochemical engineer trained at the University of Kansas in the United States of America, amidst suspicions of presidential ambitions drawn from “Confidences made to American diplomats accredited in Yaoundé and revealed by Wikileaks in 2010.
As early as January 2012, in Garoua, intelligence agents from the General Directorate of Foreign Research (a branch of the secret services of Cameroon attached to the Presidency of the Republic) turned some politicians from northern Cameroon close to Marafa against him, not because of the case regarding an illegal purchase of a presidential plane it was said to be “involved” with in the official media, but about their reaction and their feeling following his exit from the Government (See Eye of the Sahel No. 464 of 23 January 2012).
To understand senior minister Marafa’s trial of allegiance, it is important to mention that, on February 9, 2012, two (02) months after leaving the government, Marafa is greeted in Garoua as a hero by nearly 2,000 people. This heroic welcome will be constructed by the regime of Yaoundé as a “show of force” and led to the reinforcement of police surveillance around him and around the clock as well. At that point, Senior minister Marafa felt suffocated and went on to discharge the dozen policemen on duty at his home in the Melen neighborhood of Yaoundé. However, the security grip around the senior minister did not loosen up. In its edition of 11 to 17 March 2012, the pan African magazine based in Paris and called, Jeune Afrique, will, on its side, present Marafa Hamidou Yaya as “a dolphin in troubled waters”.
On April 16, 2012, the former Secretary General to the Presidency is thus summoned by the examining magistrate near the high court of Yaoundé, the much-feared Pascal Magnanguemabe. After few hours of interrogation, the Senior Minister, Marafa Hamidou Yaya, was charged with “embezzling public funds”. He was immediately imprisoned at Yaoundé-Kondengui Central Prison while his right to a proper defense was denied. It is important to note that Pascal Magnanguemabe was later fired for many derelictions of duties without all of the cases he instructed being reviewed.
Marafa’s letters
On May 2, 2012, a few weeks after his incarceration, Marafa Hamidou Yaya decides to break his silence. In a first letter addressed to the head of state, Paul Biya, we learn a ton. As an example: Marafa wrote: “This independent spirit allowed me to tell you that, after the presidential election of 2004, that this seven-year term should be your last and that we should all mobilize for the success of your program of ” great ambitions “so that your exit from the political scene is done with fanfare, so that you will enjoy a well-deserved retirement, inside our country”. For a president deep into the cult of obscene immortality and survival of the fittest mentality, that letter was interpreted as a crime of lese-majesty and Marafa’s kiss of death.
On May 13, 2012, in his second letter to Paul Biya, the famous prisoner claims to be “the bearer of a project highlighting the demands of PEACE and JUSTICE to build a trustworthy society”.
Then, on May 24, 2012, in his third letter to the Cameroonians people, Marafa finally deals with the case of the presidential plane for which he would be prosecuted. Marafa Hamidou Yaya publicly claims his innocence by saying: “I do not know when this diversion took place, or what it is, how much it is, who is the main perpetrator, or who are the accomplices. I presume that this would be the case concerning the acquisition of an airplane for the President of the Republic’s travel, for which the investigating judge was instructed to impute to me an indelicacy and for which he had made an order of severance in January 2010 and of which I have knowledge … if it is indeed about this, I solemnly reiterate my innocence “. The power of Yaoundé, who has less and less taste for what he considers to be a “joke of bad taste,” will then transfer Marafa Hamidou Yaya from Yaoundé Kondengui Central Prison to the total isolation of a cell of the Secretariat of State Defense (headquarters of the Cameroonian Gendarmerie), believing thus put an end to his writings.
On June 4, 2012, in his 4th letter to the Head of State, Paul Biya, the ex-Minatd returns to the mafia transactions between Transnet, a South African company and senior Cameroonian officials. In 1994, the South African company was tasked with maintaining the aircraft of Cameroon Airlines (Camair). According to the correspondence, Transnet allegedly paid bribes to Cameroonian authorities and its negligence resulted in the crash of a Camair plane in December 1995. Among the personalities cited in the scandal are the Minister of Transportation of the time Issa Tchiroma Bakary and the late legal adviser to the presidency and close relative of Paul Biya, Jean Foumane Akame, and the current Minister of Finance and nephew of Paul Biya, Mr. Louis-Paul Motaze.
Fire at will! The lieutenants of the power in place will go on to multiply denials on the local radio and television channels; while the hired press (usually close to power) will search the alleged homosexual inclinations of the former Senior Minister by publishing lists of “Marafa’s men-women”, members of Marafa’s alledged “gay club.”
The parody of Marafa’s trial
On July 16, 2012, the trial of Marafa Hamidou Yaya and company opened at the tribunal de Grande instance (Tgi) of Yaoundé. A large crowd of the media men covered the trial under heavy high security lockdown. Around 11am, a bus from the gendarmerie carrying Marafa and his co-defendants (the businessman Yves Michel Fotso and the banker Julienne Kounda) stop in front of the court. There were some loud Youyous and thunderous applause from the crowd chanting “Marafa, President! Marafa, president! “. These ovations will also accompany Marafa each time he came and left the court. An expression of a civic culture by people who want to represented rather than led by demagogues. Of course, these were not to the taste of the regime of Yaoundé which went on to try the case out of all prying eyes sympathetic to the senior minister.
But in vain. Since July 24, 2012, day of the second hearing, the crowd is gaining in immensity. The crowd is heard chanting “presi (president!, Ed) free, presi free! “. To evade the hysterical crowd, Marafa’s escort is forced to sneak past a backdoor exit from the courthouse. The power realizes that Marafa has just conquered the hearts and minds of a good fringe of ordinary Cameroonians which was climbing higher by the day. At the hearing on July 30, not a shadow of a cat was seen at the entrance of the court to cheer Marafa. The security services have been ordered to prevent any gathering. All entries of the Tgi Mfoundi were filtered by the police. You have to show a pass to enter the court.
On September 21, 2012, the day of the verdict, all access to the court, from the axis that connects the “Central Sonel” to the National Museum through the Palais de Justice was cordoned off by the police. A good part of the press eager to cover the trial was rejected by the police. On September 22, 2012, in the early morning, the verdict failed. 25 years in prison for Marafa: “I’m disappointed but not defeated!” Shouts the accused. In other words, “my political ambitions remain intact and my epistolary activity will continue”.
On October 8, 2012, in another letter, Marafa thanked the Cameroonian people for supporting him and described his conviction as “unfair”.
On Marafa’s International recognition
On January 12, 2013, the former Minatd will grant an interview to the equally famous Assane Diop of the information site slate.fr and Radio France International (RFI). In this interview, Marafa asserts in his trial that “the court did not find me guilty of any wrongdoing … my lawsuit is political” and about the governance of Paul Biya, he states that “every time During these 30 years, Paul Biya has had to choose between the political and economic modernization of our country, with the risks of disruption inherent in this process, and the immobilism that guarantees, according to him, civil peace, he chose immobilism.
In June 2013, former US Ambassador to Cameroon Robert P. Jackson visited the former Minatd at the Secretary of State for Defense (SED) in Yaoundé.
The following month, the US Department of State’s 2012 report on human rights in Cameroon recognized him a “political prisoner.”
As with the rise of his political standing, the safety of Marafa’s loved ones became untenable in a well-known oppressive regime. Thus, in January 2014, the body of her longtime private secretary, Christine Soppo Mbango, will be found dead at her home in the Bastos district in Yaoundé. In a recent letter, Marafa will conclude that it was a “political assassination”.
On April 27, 2016, The UN Human Rights Committee issues a decision (opinion) calling for the immediate release and compensation of Marafa Hamidou Yaya
Detained for more than seven (7) years in inhuman conditions and gradually in a relative indifference, we think that the time has come to challenge the Cameroonian authorities on this political prisoner. It is time to put tremendous pressure on the regime of Yaoundé like the one exerted on that regime during the arbitrary detention of Professor Maurice Kamto and his comrades.
We have to get this knowledge out so that thoughtful and meaningful action being taken:
• That Minister Marafa Hamidou Yaya has been wrongfully imprisoned and has never been given a free and fair trial
• That he is in fact a victim of political repression and a political prisoner.
• That he has been recognized as a political prisoner by various human rights organizations and the huge international community
That the many calls for his release formulated by international bodies such as the Socialist International, the UN, the US State Department, etc. … all condemning the regime of Yaoundé for Marafa’s illegal detention, calls that, of course, are falling on death ears in Yaoundé.
• That, including Resolution No. 22/2016 of the UN Working Group on Arbitrary Detention calling for his release has still not received a response from the Cameroonian authorities
• That the deterioration of his state of health becomes worrying day by day
The Committee on the Release of Political Prisoners (CL2P)