Malgré les discours officiels, la tribalisation à outrance du débat politique au Cameroun participe à la marginalisation de toutes les voix modérées en renvoyant chaque ressortissant camerounais, malgré ses positions objectives et républicaines – dont la condamnation ferme du système répressif en vigueur dans ce pays — uniquement à son origine ethnique et tribale, ramenée ici à deux grands ensembles BULU ou BAMILEKE, dans un pays qui compte au bas mot 250 tribus.
En effet pour ces ethno-fascistes et suprémacistes ethniques, quoi que vous fassiez ou disiez, vous êtes d’abord voire uniquement:
– un BULU donc un partisan de Paul Biya et complice du génocide anglophone,
– ou un BAMILEKE donc un partisan de Maurice Kamto et complice d’un prétendu complot de déstabilisation ourdi contre l’État du Cameroun incarné naturellement par le « président-fondateur » Paul Biya.
Une vision binaire exagérément manichéenne de la société Camerounaise et de ses problèmes, qui est une véritable aubaine pour le pouvoir en place. Car elle clive le moindre débat et contribue à isoler puis éliminer définitivement de la scène publique toute alternative crédible et pacifique.
Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P