Je m’endors ce soir (lundi 10 février 2020) avec le sentiment que comme le reste du monde, certaines diasporas africaines sont aussi profondément traversées par un repli identitaire et réactionnaire, avec des accents racistes, xénophobes et antisémites souvent tolérés au nom de la persistance d’un néo-colonialisme, d’un impérialisme puis de ces différentes discriminations subies au premier chef par les ressortissants noirs africains (du fait de leur couleur de peau), tant en Afrique noire qu’ailleurs sur la planète.
Mais en réalité ce panafricanisme identitaire est surtout devenu le rempart et l’exutoire de tous les agitateurs du bocal communautaire en occident, particulièrement en France, qui y trouvent là une tribune de choix à moindre frais (notamment lors des manifestations et rassemblements publics) pour se forger une popularité, s’ériger en vedettes des direct-lives sur facebook, puis s’auto-proclamer chefs de brigades dites combattantes ou révolutionnaires, prêtes à casser ou chasser du blanc d’Afrique et même de France, à déverser de la haine à tout bout de champ, puis à répandre impunément la violence dans les forums de discussion.
C’est leur manière à eux d’exister et de se faire de nouveaux adeptes.
Faut leur dire et redire que tout cela n’est pas du panafricanisme, tel que conceptualisé et théorisé par ses pères fondateurs, ou même réactualisé par des penseurs contemporains comme Achille Mbembe ou Kako Nubukpo.
Faîtes attention à ces imposteurs d’un nouveau genre de la cause africaine. Surtout pour vos enfants!
En effet, une forme productive de panafricanisme est une pratique collective de libération politique et sociale imprégnée d’humanisme et d’un universalisme qui n’a pas peur des différences et affiche des formes de sagesse accommodante à travers une économie symbolique unique des relations et des transactions humaines.
Dans ce contexte, le fait de ne pas suivre ce précepte indique en fait un échec imaginatif pour évaluer correctement l’environnement socio-politique complexe de la diaspora et de la patrie. Un échec imaginatif qui mène directement au jingoïsme qui trahit un manque de compréhension de soi et d’auto-négociation qui se retrouve coincée dans l’impasse suicidaire d’une fausse authenticité dite pureté (négro) africaine.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Beware of pan-Africanist entrepreneurs of hate in self-enclosed African Diasporic self-enclosed Community
I sleep this evening with the feeling that like the rest of the world, certain African diasporas are also deeply embedded in a reactionary claustrophobic racist, xenophobic and anti-Semitic identity, often tolerated in the name of the persistence of a neo -colonialism, imperialism and the different types of discrimination suffered first and foremost by black African nationals (because of their skin color), both in black Africa and elsewhere on the planet.
But in reality this identity-based Pan-Africanism has above all become the bulwark and the outlet for all the agitators of the community jar in the West, particularly in France, who find there a choice platform at low cost (especially during demonstrations and public gatherings) to build themselves an undeserved popularity, to set themselves up as stars for direct-lives on Facebook, then proclaim themselves brigade leaders and so-called combatants or revolutionaries, ready to break or hunt whites from Africa and even from France, to pour hatred all the time, then spreading violence in discussion forums with total impunity.
It is their own way of existing and making new followers.
We must tell them and reiterate that all of this is not pan-Africanism, as conceptualized and theorized by its founding fathers, or even updated by contemporary thinkers like Achille Mbembe or Kako Nubukpo.
Watch out for these new impostors of the African cause. Especially for your children!
Indeed, a productive form of Pan Africanism is a collective practice of political and social liberation steeped in humanism and a universalism that is unafraid of differences and display forms of accommodative wisdom through a unique symbolic economy of human relationships and transaction.
Within that context, how not following that precept is in fact indicative of an imaginative failure from properly assessing the complex socio-political environment of the diaspora and the homeland. An imaginative failure that leads straight to jingoism which betray a lack of self-understanding and self-negotiation that get stucked in the stalemate of a fake and suicidal authenticity.
Joel Didier Engo, Président of the Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P