Political Prisoners and International Law in Yaoundé
The regime of Yaoundé which is a signatory to all international conventions on human rights is known to defy international human right organizations, such as the African Union Commission on Human rights and the United Nations Commission on Human rights. This is unprecedented as authoritarian leaders such as Tayyip Erdogan of Turkey and its regime do respect the findings of the European Court on Human Rights and we have seen some political prisoners in Turkey go free while this is never the case in Cameroon.
The CL2P has always argued that this total lack of recognition of the figure of the political prisoners, in Cameroon, turns the country into a rogue state and the ramification of this miscarriage of justice goes way beyond politics locally and internationally.
Thus, the CL2P has always identified the regime of Cameroon as a totalitarian regime while Turkey is an authoritarian one. This is because, in Cameroon, there is not even a semblance of separation of power in that country like we can see in Turkey. In Cameroon, a presidential regime with reinforced executive power, the president consistently interferes into the judiciary with an obsequious court always please to the biddings of the president. In the process, politicizing the court. The president uses the law as a presidential prerogative and therefore will not allow professionalism or the rule of law to stand in his way. He does not recognize or respect no boundaries between law and politics. This is actually a playbook of autocrats who use law as a weapon to defeat opponents while protecting his own supporters’ lawbreaking.
This creates a second problem because these international courts are not simply the product of some kind of human right idealism. They are not created by positive choice or idealism but by practical and pragmatic production of human right standards and norms, a practice of oversight that define rule-based forms of proper international governance.
Third, these organizations have capacity and mandatory power in recommending financial and trade policies and by not respecting their recommendations, countries, such as Cameroon, are weakening their bargaining power with institutions such as the IMF and the World bank which are also part of that system.
In the end, more than tyranny, institutional power and mores used to restrain the more destructive forms of aggrandizement, today’s institutions have lost their corrective, soul-forming power in the country. This institutional decay is the byproduct of cynical and authoritarian politics and belief in the power that our institutions should be formative.
Indeed, we were raised to see institutions as formative more than performative.
Now, we think of institutions less as formative and more as performative, less as molds of our character and behavior, and more as platforms for us to stand on and be seen. And so, for one arena to another in Cameroonian’s life, we see people using institutions as stages, as a way to raise their profile or build their brand. And those kinds of institutions become much harder to trust and discredited not only locally but internationally leading to a slow but sure total decay and death.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P
Version française
Prisonniers politiques et Droit international à Yaoundé
Le régime de Yaoundé, signataire de toutes les conventions internationales sur les droits de l’Homme, est aussi connu pour défier les organisations internationales des droits de l’Homme, telles que la Commission des droits de l’Homme de l’Union africaine et la Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. C’est sans précédent car des dirigeants autoritaires tels que Tayyip Erdogan de Turquie et son régime respectent les conclusions de la Cour européenne des droits de l’homme et nous avons vu certains prisonniers politiques en Turquie reconnus non coupable et relaxés en Turquie, alors que cela n’est presque jamais arrivé au Cameroun. Bien au contraire.
Le CL2P a toujours soutenu que cet effacement symbolique et politique de la figure du prisonnier politique, au Cameroun, fait du pays un État voyou et la ramification de ce déni juridico-politque va bien au-delà de la politique locale et internationale.
Le CL2P a toujours identifié le régime du Cameroun comme un régime totalitaire tandis que la Turquie est un régime autoritaire.
En effet au Cameroun, il n’y a même pas un semblant de séparation des pouvoirs comme on peut le voir en Turquie. Au Cameroun, un régime présidentiel doté d’un pouvoir exécutif renforcé, le président s’immisce systématiquement dans le système judiciaire avec un tribunal obséquieux toujours ravi de satisfaire ses seules volontés. Dans le processus, la justice est politisée à outrance. Le président utilise la loi comme une prérogative présidentielle et ne permettra donc pas au professionnalisme des magistrats ou à l’état de droit de s’opposer à lui. Il ne reconnaît ni ne respecte aucune frontière entre le droit et la politique. Il s’agit en fait d’une stratégie bien huilée d’autocrates qui utilisent la loi comme une arme pour éliminer des adversaires redoutés, tout en protégeant les crimes de leurs propres partisans et courtisans.
Cela crée un deuxième problème parce que ces tribunaux internationaux ne sont pas simplement le produit d’une sorte d’idéalisme des droits de l’Homme. Ils ne sont pas créés par le choix positif ou l’idéalisme, mais par la production pratique et pragmatique de règles et normes relatives aux droits de l’Homme. Une pratique de surveillance qui définit des canaux établis sur des règles de bonne gouvernance internationale.
Troisièmement, ces organisations ont la capacité et le pouvoir obligatoire de recommander des politiques financières et commerciales ; et en ne respectant pas leurs recommandations, des pays comme le Cameroun affaiblissent leur pouvoir de négociation avec des institutions telles que le FMI et la Banque mondiale qui font également partie de la grande famille de ce système des Nations Unies.
En fin de compte, plus que la tyrannie, le pouvoir institutionnel et les mœurs utilisées pour restreindre les formes d’agrandissement les plus destructrices, les institutions d’aujourd’hui ont perdu leur pouvoir correctif et générateur d’âme dans le pays. Cette décadence institutionnelle est le sous-produit d’une politique cynique et autoritaire, puis la perte de la croyance dans le pouvoir que nos institutions doivent être formatrices.
En effet, nous avons été élevés pour voir les institutions comme plus formatrices que performatives.
Maintenant, nous pensons aux institutions moins comme formatrices et plus comme performatives, moins comme des moules de notre caractère et de notre comportement, et plus comme des plateformes que nous pouvons exploiter à nos propres fins.
Et donc, pour une arène à une autre dans la vie du Cameroun, nous voyons les gens utiliser les institutions comme des scènes, comme un moyen de rehausser leur profil ou se construire leurs carrières. Et ce genre d’institutions deviennent beaucoup plus difficiles à faire régner la confiance et se voient discréditées non seulement localement mais aussi internationalement, conduisant à une décomposition lente puis à une mort totale assurée.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P