LIBREVILLE (Equateur) – En se référent aux résolutions du récent dialogue politique intensif entre le Gabon et l’Union européenne, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) dont l’opposant Jean Ping est le président, a exigé dans une déclaration lue ce mercredi 19 février à Libreville, la libération sans délai de tous les prisonniers politiques du pays, y compris celle de Karl Mihindou Mi Nzamba, interpellé par les agents des Forces de sécurité dans la nuit du mardi 18 février dernier.
« Devant ce qu’elle considère comme une provocation de trop, la CNR exige la libération immédiate et sans condition de Karl Mihindou Mi Nzamba et de tous les prisonniers politiques, arbitrairement détenus depuis plus de trois ans. La brutalité des forces de sécurité aux ordres, le kidnapping et autres pratiques proscrites dans un Etat de droit, doivent cesser impérativement », déclare la CNR.
Las des agissements du Pouvoir qui violerait impunément les droits de l’Homme, la CNR interpelle le peuple gabonais, les partenaires du Gabon, notamment la France et l’Union Européenne « sur le cynisme et l’impunité, observés depuis 2016, qui caractérisent le pouvoir usurpateur. L’arbitraire et la violence dans le fonctionnement de ce régime, sont aux antipodes des valeurs démocratiques partagées par le peuple Gabonais et par la communauté internationale », souligne-t-elle.
En effet, explique la Coalition de l’opposant Jean Ping, quelques semaines seulement, après son engagement à respecter les droits et les libertés des citoyens dans le cadre du dialogue politique intensif avec l’Union européenne, le Pouvoir en place n’a cessé de violer délibérément ces engagements.
« C’est ainsi qu’en violation de la liberté constitutionnelle d’aller et venir, une interdiction de sortie du territoire a été émise par le procureur de la République à l’encontre des leaders de la société civile qui ont porté plainte contre Noureddin Bongo Valentin pour corruption. Dans le même registre de violation des libertés, le ministre de l’Intérieur a refusé sans motivation, la manifestation publique du 5 février 2020 de la Confédération syndicale Dynamique Unitaire », déplore la CNR.
Outre la violation de la liberté constitutionnelle d’aller et venir, la Coalition fustige également les intrusions de personnes cagoulées dans les domiciles privés qui se multiplient, avec notamment l’arrestation des personnes proches de l’opposition ou de la société civile. Le dernier fait en date, l’arrestation de Karl Mihindou Mi Nzamba, dans la nuit de mardi 18 février dernier. Des actes qui d’après la CNR, confirment une dérive grandissante dans le déni des droits.
En guise de conclusion, la CNR de Jean Ping met en garde les tenants du pouvoir contre les conséquences incalculables de leurs actes.
Levi NGOMA