Destruction du monument Leclerc : André Blaise Essama condamné pour acte de patriotisme
Le bourreau du monument du général Leclerc qui plombait la poste de Bonanjo depuis l’administration post coloniale française est sous les verrous.
Il est détenu à la Prison centrale de Douala depuis le 3 septembre 2015. Il vient d’être condamné à 3 mois d’emprisonnement ferme par le Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo. Il revendique la reconnaissance des grandes figures de l’histoire du Cameroun. Il milite sans cesse pour la pose dans les grandes métropoles du Cameroun des monuments des héros nationaux, à l’instar de Ruben Um Nyobè. Il s’appelle André Blaise Essama.
Très connu sur la scène nationale, cet activiste vient de payer le prix de «son combat». En date du 3 septembre 2015, il a été condamné à 3 mois de prison ferme et au paiement d’une amende de 150 000Fcfa. Le Tribunal de Première Instance (Tpi) de Douala-Bonanjo en a décidé ainsi. Son motif : destruction de biens publics. Les autorités administratives accusent le concerné d’avoir détruit le monument dédié au Maréchal Leclec.
En plus, le 25 août dernier, il a fait tomber de son piédestal installé au jardin public de Bonanjo, à Douala, ce que l’on appelle «la statue du soldat inconnu». Un acte qu’il justifie de la sorte : «on est entré dans un système de gouvernance où on honore nos bourreaux et on déshonore nos héros. Il fallait que cela cesse. Je préfère comme tout Camerounais voir la statue du Lieutenant Ndonkeng, l’un des premiers officiers de l’armée camerounaise tombé au front dans l’Extrême-nord face à Boko Haram érigée à ce lieu…pour ne citer que ce cas». Le concerné dit avoir adressé une demande à la Communauté urbaine de Douala (Cud) dans ce sens sans succès.
«Nous avons demandé à la Cud depuis plus d’un an de nous indiquer tout simplement la place pour placer le monument de Um Nyobe. Nous sommes toujours sans suite», lance le nationaliste. Ce dernier avance que Ruben Um Nyobe, par exemple, mériterait bien une effigie.
© Source : Aurore Plus