Cela fait 3 ans que le régime de Paul Biya mène une guerre civile contre sa propre population dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun. Les atrocités perpétrées dans ces régions sont devenues monnaie courante, la dernière en date étant le massacre de 23 personnes à Ngar-buh, composées majoritairement de femmes et d’enfants. Cela s’est passé dans le nuit du 13 au 14 février 2020, nuit durant laquelle 40 hommes armés (dont des membres des forces de sécurité et de défense) ont attaqué le village, ouvrant le feu sur la population et brulant les habitations et ceux qui s’y trouvaient.
A ce jour, entre 3.000 et 12.000 personnes ont perdu la vie dans le cadre de cette guerre. Au moins 600.000 victimes sont déplacées sur le territoire Camerounais et près de 60.000 autres réfugiées au Nigéria.
De tueries de masse, exécutions sommaires de civils (femmes enceintes et enfants), abus sexuels, disparitions suspectes… la région vit actuellement des jours sombres dans l’indifférence quasi-totale.
En réponse à l’indignation de la population, les forces de l’ordre Camerounaises ont recours à une violence excessive lors de manifestations pacifiques, tirant à balles réelles et emprisonnant les manifestants. Prisonniers politiques qui se retrouvent incarcérés dans des conditions dégradantes et inhumaines.
Nous, soussignés, partageons le désir d’établir et de préserver la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun mais souhaitons que ces crimes soient punis conformément au Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale.
Nous demandons à la CPI d’ouvrir un dossier d’enquête et d’émettre rapidement un mandat d’arrêt contre le Président Paul Biya, ses représentants et complices et les membres coupables de son armée pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide sur les populations de la zone anglophones du Cameroun.
ALERT: Crimes against humanity, war crimes and genocide in Cameroon
The Paul Biya regime has been waging a civil war against its own population in the northwest and southwest of Cameroon for 3 years. Atrocities in these areas have become commonplace, the latest being the massacre of 23 people in Ngar-buh, the majority of whom are women and children. It happened on the night of February 13-14, 2020, a night during which 40 armed men (including members of the security and defense forces) attacked the village, opening fire on the population and burning down houses and those who were there.
To date, between 3,000 and 12,000 people have lost their lives in this war. At least 600,000 victims are displaced on Cameroonian territory and nearly 60,000 other are refugees in Nigeria.
Mass killings, summary executions of civilians (pregnant women and children), sexual abuse, suspicious disappearances … the region is currently experiencing dark days in almost total indifference.
In response to public outrage, Cameroonian defence forces used excessive violence during peaceful protests, firing live ammunition and imprisoning protesters. Political prisoners who find themselves incarcerated in degrading and inhuman conditions.
We, the undersigned, share the desire to establish and preserve peace in the North West and South West of Cameroon but wish that these crimes be punished in accordance with the Rome Statute of the International Criminal Court.
We ask the ICC to open an investigative file and to quickly issue an arrest warrant against President Paul Biya, his representatives and accomplices and the guilty members of his army for crimes against humanity, war crimes and genocide on the populations of the English-speaking area of Cameroon.