A l’instar du populisme, la démagogie est une maladie de la démocratie. Elu démocratiquement à la tête de l’Allemagne, Hitler incendia le Reichstag pour justifier l’élimination du parti communiste Allemand. L’Union soviétique sous Staline « éventait » sans arrêt toutes sortes de complots pour organiser des purges. La Chine de Mao accusait de corruption des membres du PCC pour justifier la révolution culturelle, qui occasionna un nombre estimé de morts allant de centaines de milliers à 20 millions….
Toute ressemblance avec des situations politiques contemporaines ne serait que pure et fortuite coïncidence Reste que, dans tous ces cas de figure le peuple, manipulé, lutte sans le savoir pour la suppression de ses droits au profit d’un démagogue qui, lui, se fait passer pour le défenseur des gens qu’il dépouille pourtant de leur liberté.
Ainsi encourage-t-on toutes sortes de violations de droits de l’homme au nom de l’ordre public ou de l’intégrité territoriale. Comme si après la guerre, ô miracle ! l’ivresse de la justice privée s’estomperait. Que ceux qui brûlent des villages et torturent impunément depuis trois ans redeviendraient, dans nos quartiers, des voisins sans histoires, des relations fréquentables, des époux attentionnés, des parents aimants, des citoyens mentalement équilibrés. Le démagogue a pour spécialité de souffler sur les braises. Il fait tabasser avocats et enseignants, courser/violer/arrêter des étudiants pour mieux endosser le rôle du sauveur, du gardien des institutions que, du reste, rien ni personne ne menace.
Le démagogue a pour allié objectif l’extrémiste violent. A l’instar de George W Bush et Oussama Ben Laden. Sitôt installé dans le Bureau Ovale en 2001, en compagnie de sa bande de néo conservateurs portés par les théories du Choc des civilisations de Samuel Huntington, Bush tenait un discours si caricatural qu’il légitima les diatribes antiaméricaines de Ben Laden aux yeux d’une certaine opinion arabe.
Le terroriste saoudien devint pour certain un héros. A l’inverse, sa haine de l’Amérique suscita la peur et légitima le discours de Bush qui, lui grimpait dans les sondages. On connaît la suite.
Plus proche de nous, si Donald Trump avait trouvé les conservateurs iraniens au pouvoir, à l’instar de Mahmoud Ahmadinejad, le monde n’aurait peut-être pas échappé à une guerre. Et trump aurait été sûr d’être réélu.
J’en déduis que, pour se maintenir au pouvoir/ gouvernement, les démagogues de Yaoundé ont donc besoin des « terroristes » du Lebialem. Ils se rendent service en se tapant dessus. Et nous, comme des benêts, les encourageons à nous asservir pour une cause que nous croyons bonne.
Une seule façon d’empêcher les démagogues de continuer leur sale besogne : retrait de l’armée/ maintien de la police et de la gendarmerie/ dialogue avec toutes les parties prenantes/reconstruction des deux régions/ Commission Vérité-Justice-Réconciliation.
Par Georges Dougueli