Ballon d’essai : Sur la tentative d’assassinat ciblé du Pr. Kamto
Comme à son habitude, le Pr. Kamto se conduit avec courage et une exceptionnelle dignité qui forcent le respect en ces tristes circonstances consécutives à la tentative d’assassinat menée contre lui par les Tontons Macoutes du régime de Yaoundé.
À ce sujet, le CL2P ne peut prétendre que le régime de Yaoundé se comporte avec la même dignité face à une tragédie personnelle aussi intense et grave. Mais il y a quelque chose de puissant et de vrai dans l’attitude de réserve de M. Kamto: quelles que soient les émotions auxquelles il est confronté, elles sont privées, pas faîtes pour la délectation des foules dociles et endoctrinées dans la longue stratégie de normalisation de la terreur et du meurtre politique du régime de Yaoundé avec l’aide des services dits de renseignement et de l’État profond, de la propagande gouvernementale puis d’une couverture médiatique orientée, non-critique, surtout soudoyée à coup de millions de Francs CFA. Tout cela est désormais connu.
En plus, cette réalité parfaitement rodée est aujourd’hui incontestable, et révèle surtout combien cette tentative d’assassinat ciblé fait partie d’une stratégie cynique visant à normaliser une culture de guerre civile qui érode les normes du droit international et fait du pays puis de la sous-région toute entière une zone du monde encore plus dangereuse pour l’exercice des libertés civiles et politiques.
En effet, de quelle mission dite classique de renseignement peut bien être affecté un Maréchal de Logi-Chef auprès d’un principal opposant politique à son insu, dans un pays qui se veut une “démocratie apaisée”?
Les vraies démocraties affectent régulièrement des officiers de sécurité relevant des services spécialisés à la protection des leaders d’opinion et Hommes politiques de premier plan (indifféremment de leurs opinions), et non-des agents de renseignement déguisés qui risquent tous les procès d’intention, et même le lynchage si démasqués.
On se serait ainsi raisonnablement attendu à ce que le régime de Yaoundé éclaire l’opinion nationale et internationale sur les raisons de la présence non officielle d’un gendarme agent de renseignement dans la suite du Pr. Maurice Kamto.
Que non!
Comme à son habitude, le ministre camerounais de la communication s’est lancé dans sa diatribe Orwellienne afin d’éviter soigneusement le fond du sujet, pour se répandre en accusations et menaces de poursuites contre la garde rapprochée ainsi que les partisans du Président du Mouvement Pour La Renaissance du Cameroun (MRC) qui ont eu le réflexe humain de le protéger d’un intrus armé infiltré dans leurs rangs.
C’est l’occasion de rappeler qu’il revient à l’État du Cameroun le devoir d’assurer la sécurité du Pr. Kamto en affectant pour ce faire et d’un commun accord des officiers commis à sa protection. Ces derniers ne sauraient être des gendarmes en civil chargés de recueillir de supposés “renseignements” sur un homme politique assimilé régulièrement par les sycophantes du régime en place à “un dangereux ennemi de la république”, voire à “un terroriste”, parce que fermement opposé au maintien par la fraude électorale et la force armée d’une dictature vieille de 38 années.
Ce qui est triste, cependant, c’est que nous pensons qu’il s’agit d’un autre ballon d’essai.
Car le régime de Biya n’est pas un régime qui traite particulièrement bien ses vrais opposants politiques. En effet, c’est un régime qui ne tolère pas l’opposition réelle et indépendante. Un régime avec un leader qui a toujours mis ses désirs personnels avant ses devoirs républicains qui sont en fait devenus monarchiques. Ce chef d’État n’a jamais accepté la démocratie et le changement avec sérénité pour une république comme une institution vitale dans l’histoire moderne. Il s’agit d’un régime qui a toujours qualifié les opposants légitimes de «maquisards», de «chevaux de Troie nigérians anglo-bami, de traîtres, d’envahisseurs étrangers» et n’a jamais hésité à utiliser la politique de la terre brûlée pour atteindre ses objectifs comme dans les régions anglophones du pays ou la gestion brouillonne en ce moment de la pandémie du coronavirus.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
Vidéo:
[ot-video type="youtube" url="https://www.youtube.com/watch?v=onjkxrCaIM8"]
Trial Balloon: On the Assassination attempt of Pr. Kamto
As Pr. Kamto conducts himself with the courage and with the greatest possible dignity under the circumstances of his assassination attempts by the Tonton Macoutes of the regime of Yaounde, the CL2P cannot claim that the regime of Yaoundé behaves themselves with dignity in the face of such intense personal tragedy.
But there is something powerful and true in Pr. Kamto’s reserve; whatever emotions he is confronting, they are private, not for the delectation of the grasping crowds for what is really the regime of Yaoundé’s long strategy to normalize the evils of state terrorism in the country with the help of official secrecy and the deep state, government propaganda and some uncritical press coverage paid for by the regime. Notwithstanding, the reality that this is surely unarguable now that this targeted assassination attempt is part of a cynical strategy to enable and normalize a culture of civil war which is eroding international law norms and making the country and the subregion an even more dangerous place.
Indeed, what the regime of Yaoundé refers to the so-called classic intelligence mission happened without Pr. Kamto’s knowledge and in a country that wants to be a “peaceful democracy”?
Real democracies regularly assign security officers from the specialized services to the protection of opinion leaders and prominent politicians (regardless of their opinions), and not disguised intelligence agents who risk all trials of intent, and even lynching if identified.
One would have reasonably expected that the Yaoundé regime would enlighten the national and international opinion on the reasons for the unofficial presence of a gendarme intelligence agent in the suite of Pr Maurice Kamto.
That no!
As usual, the Cameroonian Minister of Communication launched into his well-practiced Orwellian diatribe to carefully avoid the substance of the subject, to spread accusations and threats of prosecution against the bodyguard as well as supporters of the President of the Movement for The Renaissance of Cameroon (MRC) who had the human reflex to protect him from an armed intruder infiltrating their ranks.
It is an opportunity to recall that it is the duty of the State of Cameroon to ensure the safety of Professor Kamto by assigning officers to do this for this purpose and by mutual agreement. The latter cannot be plainclothes gendarmes charged with collecting supposed “information” on a politician regularly assimilated by the sycophants of the ruling regime to “a dangerous enemy of the republic”, or even “a terrorist”, because firmly opposed to the maintenance by electoral fraud and armed force of a 38-year-old dictatorship.
The sad thing, however, is that we believe that this is another trial balloon.
This is not a regime that treats his political opponents nicely. Indeed, it is a regime that does not tolerate opposition. A regime with a leader that always put his personal desires ahead of his monarchal duty; that leader has never accepted democracy and changes with equanimity for a republic as a vital institution in modern history. This is a regime that has always called legitimate opponents as “Maquisards,” “Anglo-Bami Nigerian Trojan horses, traitors, invading aliens” and has never hesitate to use scorched earth policy to achieve their goals as in the Anglophone regions of the country or his handling of coronavirus.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P