Le Cameroun est malheureusement devenu ces dernières années, à l’instar du Rwanda d’avant le Génocide, le pays où des universitaires devenus des idéologiques ethno-fascistes au service du régime en place, des hauts dignitaires du régime, des fonctionnaires et même des fervents partisans de Paul Biya (87 ans, 38 années de règne) incitent au vu et au su de tous sur les plateaux de télévision, dans les médias internationaux et surtout dans les réseaux sociaux en toute impunité (moyennant des promotions professionnelles et politiques) aux massacres des populations civiles (notamment anglophones), à la haine tribale et ethnique dans un négationnisme voire révisionnisme officiel des crimes de guerre et contre l’humanité perpétrés souvent par l’armée.
Évitons la résignation et la complaisance, notamment en France, devant ce déni systémique des crimes de guerre et contre l’humanité, tel qu’il est ressorti du rapport incomplet du gouvernement camerounais sur le massacre de Ngarbuh, et poursuivons la traque de ces criminels jusqu’à leur comparution devant des juridictions impartiales!!!
JDE
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Félicien Kabuga, l’un des principaux accusés du génocide rwandais, arrêté près de Paris
Félicien Kabuga était visé par un mandat d’arrêt du Mécanisme international, la structure chargée d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). MCT / GETTY IMAGES
Traqué depuis plus de vingt ans, Félicien Kabuga, considéré comme le « financier du génocide rwandais » et l’un des principaux accusés encore recherchés par la justice internationale, a été arrêté samedi 16 mai au matin près de Paris, ont annoncé le parquet général de Paris et la gendarmerie dans un communiqué commun.
Agé de 84 ans, M. Kabuga, qui résidait à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) sous une fausse identité, est notamment accusé d’avoir créé les Interahamwe (« ceux qui combattent ensemble », milices hutu de l’ancienne formation politique du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement), principaux bras armés du génocide de 1994 qui fit 800 000 morts, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).
Il était visé par un mandat d’arrêt du Mécanisme international, la structure chargée d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Selon le communiqué des autorités françaises, il faisait partie des « fugitifs les plus recherchés au monde ».
Félicien Kabuga doit désormais être rapidement présenté au parquet de Nanterre en vue de son incarcération, puis au parquet général de Paris dans les prochains jours. S’ensuivra une procédure d’extradition devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, qui décidera de sa remise au Mécanisme international à La Haye pour qu’il y soit jugé.
« Nos premières pensées doivent être avec les victimes du génocide rwandais »
Le procureur en chef du TPIR, Serge Brammertz, a précisé, dans un communiqué, que « la police française a arrêté Kabuga lors d’une opération sophistiquée et coordonnée avec des fouilles simultanées dans plusieurs endroits ». Et de se réjouir de cette arrestation :
« L’arrestation de Félicien Kabuga aujourd’hui rappelle que les responsables du génocide peuvent être poursuivis, même vingt-six ans après leurs crimes. Nos premières pensées doivent être avec les victimes et les survivants du génocide rwandais. »
M. Brammertz précise que Félicien Kabuga « a été inculpé par le Tribunal pénal international des Nations Unies pour le Rwanda en 1997 de sept chefs d’accusation de génocide, de complicité de génocide, d’incitation directe et publique à commettre le génocide, de tentative de génocide, de complot en vue de commettre le génocide, de persécution et d’extermination, tous en relation avec des crimes commis pendant le génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda ».
Signalé en juillet 1997 à Nairobi
En 1994, Félicien Kabuga – dont une fille était marié à un fils du président rwandais Juvénal Habyarimana – appartenait au cercle restreint de ce dernier, dont l’assassinat, le 6 avril 1994, allait déclencher le génocide. Il présidait la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), qui diffusa des appels aux meurtres des Tutsi, et le Fonds de défense nationale (FDN) qui collectait « des fonds » destinés à financer la logistique et les armes des miliciens hutu Interahamwe, selon l’acte d’accusation du TPIR.
Il est également accusé d’avoir « ordonné aux employés de sa société (…) d’importer un nombre impressionnant de machettes au Rwanda en 1993 », avant de les faire distribuer en avril 1994 aux Interahamwe.
Réfugié en Suisse en juillet 1994 avant d’être expulsé, Félicien Kabuga avait ensuite temporairement rejoint Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Il avait été signalé en juillet 1997 à Nairobi, la capitale kényane, où il avait échappé à une opération destinée à l’arrêter, puis à une autre en 2003, selon l’ONG spécialisée Trial International.
Le Monde avec AFP