Appel à la vigilance du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) sur la nouvelle composition de la Cour Suprême du Cameroun.
Jean-Foumane Akame le conseiller redouté aux Affaires Juridiques du Président BIYA et Laurent Esso, son ministre d’État en charge de la Justice, ont-ils en réalité déjà scellé le sort des justiciables Marafa Hamidou Yaya et Lydienne Yen Eyoum…en plaçant leurs hommes en bonne place dans le nouvel organigramme de la Cour Suprême du Cameroun?
Tout porte à le croire, du moins de s’en inquiéter, au regard notamment du rôle très controversé joué par certains de ces juges dans des dossiers sensibles précédents, plus spécifiquement la mainmise du magistrat Mvondo Evezo’o – promu conseiller à la Cour Suprême et aux dernières nouvelles en charge de la section spécialisée au sein de cette instance – dans la descente aux enfers pendant 17 ans des ex-prisonniers politiques Titus Edzoa et Thierry Michel Atangana.
C’est dire si monsieur le nouveau président de la section spécialisée de la Cour Suprême aura la haute main sur les prisonniers du Président BIYA, et devrait principalement s’assurer du “gel” pour une durée illimitée de l’affaire Marafa jusqu’à, au moins, l’après élection présidentielle de 2018.
Bref nous ne perdons pas à attendre la “vérité” telle qu’elle sortira des audiences toujours attendues. Gardons néanmoins à l’esprit que dans ou avec la justice camerounaise, le diable se cache toujours dans les détails des promotions et nominations.
Alors vigilance!
Qui est le magistrat Mvondo Evezo’o (sur la photo)? C’est notamment l’homme qui mit Titus Edzoa et Thierry Michel Atangana en prison pendant 17 années.
Effectivement en 1997, lorsque Titus Edzoa est arrêté, le procureur général du Tribunal de première et de grande instance de Yaoundé s’appelle Mvondo Evezo’o. Il est en même temps juge d’instruction tel que le prévoyait le code d’instruction criminelle de l’époque, avant l’entrée en vigueur du code de procédure pénale.
C’est précisément ce magistrat de triste réputation qui va signer le mandat de détention provisoire de l’ancien secrétaire général de la Présidence de la République le 3 avril 1997. Dans le dossier Edzoa et Atangana, M. Mvondo Evezo’o mènera à lui tout seul l’information judiciaire et l’accusation, lesquelles vont conduire à la première condamnation des anciens prisonniers d’opinion.
Quelques années après, M. Mvondo Evezo’o sera nommé procureur général de la Cour d’appel du Centre. Ici, il connaîtra les premières affaires de l’opération dite Épervier en appel, tel que celles des messieurs Ondo Ndong, Gilles Roger Belinga, Emmanuel Edou… Le parquet général sous son autorité va particulièrement avoir la main lourde contre ces accusés, certains écoperont de la peine d’emprisonnement à vie.
L’opération Epervier désormais bien huilée, avec ses vagues d’arrestations les plus retentissantes et ses condamnations iniques à l’appel, M. Mvondo Evezo’o peut s’autoriser un répit mérité au ministère de la Justice où il va être nommé directeur des affaires pénales et des grâces. À ce poste sensible mais moins exposé, pourtant au cœur de toutes les procédures pénales de la République, il va garder la haute main sur les différentes affaires de l’opération Épervier.
Le revoici au premier plan de la scène politico-judiciaire comme conseiller de la Cour suprême; où tout porte à croire qu’il y est missionné par sa “haute hiérarchie” du Palais de l’Unité pour jouer à la perfection une partition judiciaire déjà écrite.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)