Droits de l’Homme et Résolution des conflits à Yaoundé
Alors que nous apprenions la nouvelle que le régime de Yaoundé s’engage avec les leaders sécessionnistes anglophones détenus dans ses prisons dans une négociation pour un cessez-le-feu, sans déclarer explicitement qu’il s’est toujours trompé sur les droits de l’Homme et son idéologie ethnofasciste, dont cette violence systémique qu’il a imposée au Cameroun depuis 38 ans, le CL2P est très sceptique quant à la capacité de la dictature de Paul Biya à agir différemment en matière de droits de l’Homme et de démocratie, donc à ramener la paix durable et définitive dans le pays.
En effet, le régime de Yaoundé est une dictature dirigée par le “Nnôm Gui” (Chef des chefs) et un régime qui, malgré l’obtention alléguée de soi-disant 70% des voix lors de la dernière élection présidentielle, semble ni faire confiance ni comprendre les griefs des Camerounais ordinaires, et même s’en fout éperdument avec un discours extrémiste et une propagande politisée à outrance, inspirés notamment par son idéologue ethno-fasciste attitré, Eric Mathias Owona Nguini, également connu sous le nom de MEON, qui a notamment vilifié les anglophones depuis le début de leur mouvement de désobéissance civile comme des animaux qui méritent la violence qui leur est infligée.
La désinformation et la propagande constantes, encore plus récemment véhiculée sur Equinox TV par le Porte-parole de l’armée camerounais le capitaine Atongfack sur les circonstances entourant le meurtre extrajudiciaire des rebelles anglophones systématiquement ciblés, ne peuvent en aucune manière justifier la radicalisation et la rébellion des anglophones, ni être une raison suffisante pour laquelle les gens ordinaires en soient arrivés à penser que le conflit armé est une option politique appropriée.
Pour le moment le CL2P ne voit pas de changement significatif dans la façon dont le régime de Yaoundé conçoit son rôle et sa responsabilité dans le pays. Nous ne voyons pas d’infrastructure de supervision et de mécanismes de responsabilité appropriés réellement mis en place par le régime de Yaoundé.
Ce qui est sûr, cependant, c’est que la pression incessante des organisations internationales et locales des droits de l’Homme sur cette dictature semble avoir des effets.
Au CL2P, nous avons à cet égard maintenu ce niveau de pression sur le régime camerounais. Aussi, nous ne devons et ne pouvons en aucune façon célébrer ce moment d’apparente décrispation. Marquons plutôt cela comme un tournant potentiel dans l’histoire répressive du régime de Yaoundé et sa relation avec les mouvements pour la justice sociale mondiale, et essayons à chaque étape de relever ses limites.
Car ces atermoiements en faveur de la paix pourraient à tout moment se retourner contre nous ou ne donner que des résultats marginaux au fil du temps. Néanmoins, nous sommes enclins à considérer que le désir du régime de négocier participe d’un changement potentiellement positif dans la prise de conscience des autoproclamés puissants sur le sort des prétendus impuissants à travers l’emprise notamment médiatique des forces de l’ethnofascisme au Cameroun.
Pour terminer, nous sommes habitués à une relation conflictuelle avec le régime de Yaoundé. Mais nous savons aussi que ce sont des opportunités, même dans un régime répressif et autocratique comme celui-ci que nous pouvons et devons capitaliser pour la paix au Cameroun, en sachant pertinemment que nous devons absolument revendiquer nos droits ou alors nous les perdons pour toujours.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
Human rights and conflict resolution in Yaoundé
As we learn the news that the Yaoundé regime is hiring English-speaking political leaders detained in their prison for a cease-fire, without declaring that they have always been wrong on human rights and the ethnofascist relationship of power and the violence they have imposed on the country for 38 years, the CL2P is very skeptical about the capacity of the Yaoundé regime to act differently in matters of human rights and democracy and therefore of its capacity to bring peace in the country.
Indeed, the Yaoundé regime is a dictatorship led by Nnom Gui and a regime, despite obtaining so-called 70% of the votes in the last presidential election, does not seem to trust or understand the grievances of ordinary Cameroonians or does not seem to care with a politicized speech and propaganda, led by Eric Mathias Owona Nguini, also known as MEON, who always vilifies English speakers as animals who deserve the violence inflicted on them.
The constant misinformation and propaganda, most recently by Captain Atongfack surrounding the extrajudicial killing of targeted English-speaking rebels, failed to explain the radicalization and rebellion of English-speaking people and why ordinary people think that armed conflict is an appropriate political option
As a consequence, the CL2P does not see any significant shift in the ways the regime of Yaounde sees its role and responsability in the country. We do not see proper oversight infrastructure and accountability mechanisms produce by the regime of Yaounde.
What is sure, however, it is relentless pressure of international and local human right organiations on the regime of Yaounde.
In the CL2P, we have maintained this level of scrutiny on the Cameroonian’s regime. Thus, we shouldn’t celebrate this moment. Let’s mark it, instead, as a potential turning point in the history of the regime of Yaounde and its relationship with movements for global social justice, and try to understand its limitations.
So these moves could backfire or yield only marginal results over time. Nonetheless we should see these desire for the regime to negotiate as a potentially positive shift in the awareness of powerful people about the plight of the powerless and the forces of ethnofascism in Cameroon.
In short, we are used to a conflictual relationship with the Yaoundé regime, but we also know that these are opportunities, even in an autocratic repressive regime that we can use knowing that we must claim our rights or that we will lose them forever.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P