Sur les Droits Humains à Yaoundé: Entre les bons et les mauvais ennuis
Tout au long de nos années d’activisme pour les droits de l’Homme, le CL2P a compris que les prisonniers politiques reconnus par notre organisation sont emblématiques du nihilisme de la dictature en place depuis 38 années au Cameroun.
En effet c’est parce que leur sacrifice incarne la prise de conscience que le progrès moral et politique n’est pas inévitable. Nous sommes ici en présence d’un régime spécialisé dans le blâme des autres de ses propres erreurs et nombreux manquements à ses devoirs. Comme l’écrivait le philosophe français Jean-Paul Sartre, il croit que «l’enfer, c’est toujours les autres». Cela peut également expliquer pourquoi le “Nnôm Ngui” (Chef des chefs) refuse obstinément de porter un masque tout en obligeant les autres à le faire. C’est parce qu’il croit que seules les autres personnes peuvent le rendre malade.
Ce genre de nihilisme repose donc sur un refus obstiné de reconnaître la réalité.
Ainsi lorsqu’il ne peut pas plier la réalité à sa propre guise, notamment confronté à la COVID-19 et à la crise économique permanente qui s’est aggravée du fait de cette pandémie mondiale, plus la soumission du pays à un régime brutal de la part des donateurs internationaux parasites et rapaces… il s’engage dans une rage narcissique plongeant un pays déjà traumatisé par de nouveaux chocs successifs en blâmant unilatéralement l’opposition réelle; comme si la COVID-19 pouvait simplement disparaître par décret présidentiel ou être mis en prison par son “seul mouvement de tête”, et dans le processus parvenir à séduire tout le pays plongé à nouveau dans une amnésie collective. C’est un mode de gouvernance par quête systématique de boucs émissaires qui souligne assez la vulnérabilité même d’une population camerounaise maintenue captive aux mains d’un régime autoritaire particulièrement répressif.
Cette subversion totale des normes politiques et juridiques est le produit du nihilisme ethnofasciste en vigueur depuis quatre décennies au Cameroun.
Le CL2P n’a jamais hésité à mettre en lumière cette confrontation nationale en sachant qu’il existe de nombreux partisans du régime pour qui les droits de l’Homme, les bonnes pratiques démocratiques, la bonne gouvernance et l’exigence de moralité publique ne sont rien comparés à leur ethnofascisme nihiliste qu’ils revendiquent à tort comme du patriotisme.
Le CL2P comprend bien qu’aucune nation n’est parfaite. Cependant, ne pas affronter nos imperfections et nos échecs moraux rend le changement de plus en plus difficile et presque impossible. Comme pour le défunt John Lewis, l’icône des droits civiques Americaine récemment décédée, le CL2P croit aux “bons ennuis”.
Par conséquent, nous nous engageons dans les droits civiques avec le plus grand sérieux et selon nos propres standards et avec la foi que, comme John Lewis, les êtres humains peuvent être meilleurs et nous refusons d’abdiquer face à l’abjection morale et à la médiocrité absolue.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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English version
Human Rights in Yaoundé: on the good against the bad troubles
Throughout our years of activism for human rights, the CL2P has understood that the political prisoners recognized by our organization are emblematic of the nihilism of the regime.
It is because their sacrifice embodies knowledge that moral and political progress are not inevitable. This is a regime that specializes in blaming others for its own mistakes and many breaches of its duties. As the French philosopher Jean-Paul Sartre wrote, they believe that “hell is other people”. It may also explain why the Nnom Ngui refuses to wear a mask while forcing others to do so. This is because he believes that only other people can make him sick.
This kind of nihilism is therefore based on a refusal to recognize reality. When they can’t bend reality to their own will, in terms of COVID 19 and the permanent economic crisis that has gotten worse as a result of the Covid subjecting the country into a cut and dry regime by the parasitic and rapacious international donors, they engage in narcissistic rage subjecting an already traumatized country to further shocks in terms of blaming the opposition as if COVID could simply be brushed aside, in the process, enticing the whole country into collective amnesia. It is a process that underlines the vulnerability of a captive Cameroonian population in the hands of a repressive authoritarian regime and its lethality.
This total subversion of political and legal norms are the product of ethnofascist nihilism reigning for the past four decades in Cameroon.
The CL2P has never shied away from this national confrontation knowing that there are many supporters of the regime for whom human rights, good democratic practices and morality are nothing compared to their nihilist ethnofascism they wrongly attribute to Patriotism.
The CL2P understands that no nation is perfect, however, failing to confront our imperfections and moral failures makes change harder and harder. As with the late John Lewis, the American civil rights activist recently deceased, the CL2P believes in “good trouble”. Therefore, the CL2P engages in civil rights with the utmost seriousness and on our own terms with the faith that human beings can be better and, as John Lewis, we refuse to abdicate in the face of moral abjection and absolute mediocrity.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P