Pendant que les va-t-en-guerre et autres faucons du régime de Yaoundé entretiennent toujours l’illusion d’une paix définitive sans un dialogue inclusif avec les principaux protagonistes anglophones, l’attentat terroriste de ce jour à Yaoundé puis les atrocités qui se poursuivent notamment sur les populations civiles (dont les femmes) viennent rappeler aux irresponsables du pouvoir en place combien une guerre est facile à déclencher mais ô combien difficile à arrêter.
Lire aussi : Une bombe artisanale explose à Yaoundé
Ils étaient pourtant prévenus sur la difficulté inhérente à une confrontation asymétrique et intérieure, à laquelle nombre de grandes puissances militaires ont malheureusement dû plier et été obligées de réviser leurs plans.
Notre organisation ne cessera pas à cet égard de déplorer puis condamner le meurtre de soldats de l’armée camerounaise, des forces de l’ordre, des civils en plus du nombre interminable des ressortissants des deux régions anglophones du Cameroun disparus dans ce conflit déraisonnable (entre 4000 et 12 000 selon les estimations officielles).
Nous continuons d’appeler à la la tenue, NON d’un monologue préempté par le parti-État RDPC, MAIS d’un véritable dialogue inclusif ouvert et direct, devant un médiateur NEUTRE, avec au préalable une libération immédiate de tous les détenus anglophones séquestrés à la suite de la rupture unilatérale du processus de dialogue initial, le retrait de l’armée des zones occupées et le retour des réfugiés.
L’impasse actuelle ne profite pas au Cameroun. Quand bien même elle donnerait en effet l’impression trompeuse qu’une accalmie précaire règne sur place sous le tintamarre médiatique des arrestations arbitraires, de l’instrumentation politique des atrocités, puis de la saturation des médias officiels par des idéologues ethno-fascistes. Tel n’est hélas pas le cas.
Car sous l’effet conjugué d’un couvre-feu permanent, de la propagande gouvernementale, de l’extradition suivie de la disparition forcée des leaders sécessionnistes, de la destruction systématique de villages entiers, des exécutions extra-judiciaires sous un silence assourdissant des francophones…. la situation sur le terrain ne présage pas d’une paix durable et définitive.
Bien au contraire!
Nous devons collectivement appeler à la mise en place d’un Tribunal Criminel Spécial sur le Cameroun afin d’élucider tous les crimes de guerre et contre l’humanité commis au nom de la lutte légitime contre le terrorisme de Boko Haram, puis dans le cadre de la guerre civile menée officiellement contre les groupes rebelles sécessionnistes dans les deux régions anglophones du pays.
L’impunité des criminels d’État et de rebelles sanguinaires ne peut être une option raisonnable pour envisager le retour à la paix définitive au Cameroun.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)