Abolition de la citoyenneté conditionnelle à Yaoundé
Ce que nous avons constaté mardi 22 septembre 2020 à Yaoundé, c’est l’abolition de la citoyenneté conditionnelle par les courageux marcheurs que nous soutenions. La citoyenneté conditionnelle est un système de caste où le Nnom Ngui décide qui doit vivre et qui doit mourir. Qui jouit d’un minimum de libertés, de droits et de protections, et qui devient un citoyen de seconde zone, un homo sacer qui est une personne sans protection contre la brutalité de l’État et dont la vie peut donc être supprimée sans aucune forme de procès judiciaire.
Ainsi, malgré les humiliations multiples et les traitements dégradants subis des tontons macoutes du régime par les marcheurs de la liberté aux mains nues, dont certains ont été contraints sous la torture de chanter à la gloire du despote Paul Biya …La marche pacifique des opposants véritables a bel et bien eu lieu au Cameroun mardi 22 septembre 2020.
Perdurent effectivement ces méthodes inhumaines d’intimidation et de répression des civils qui, nous osons espérer, relèveront bientôt d’un lointain passé tyrannique dans ce pays.
Juste devrions-nous regretter, sans être surpris, que certains policiers puissent encore s’y adonner en refusant délibérément (et à leurs risques et périls) d’entériner le passage du Tout répressif à l’Encadrement des manifestations publiques au Cameroun. Car ils devront désormais être mobilisés d’abord pour encadrer les manifestants, les protéger, et non pour les réprimer.
Malgré ces scènes d’humiliation et de traitements dégradants, les camerounais ont répondu massivement à l’appel de M. Kamto de marcher pacifiquement sur toute l’étendue du territoire, y compris dans les deux régions anglophones en guerre civile.
Au fond, les questions auxquelles les marcheurs ont répondu mardi sont: Quel est le prix de la citoyenneté au Cameroun? Qui devrait le payer? Et s’ils ne peuvent pas?
Le credo du «avec nous ou contre nous» du régime de Biya a consisté pendant 38 ans à répandre un message clair, selon lequel il y avait peu de place au Cameroun pour ceux qui s’opposent au régime, même légalement. Mais dans sa mise en pratique nous avons pu apprécier les limites de la citoyenneté camerounaise et l’illusion de l’immortalité obscène du régime de Biya.
C’est pourquoi au CL2P nous avons toujours refusé les politiques de désespoir, de désengagement et de résignation, mais sommes motivés par la reconnaissance que le non-respect de la constitution au Cameroun est d’abord une question de vie ou de mort.
En réalité le régime de Yaoundé est ouvertement frustré que le professeur Kamto et l’opposition légitime ne jouent pas ou plus le même vieux jeu politique rouillé et biaisé, consistant en la compromission en catimini puis un semblant de désaccord devant les caméras.
Parce qu’il a toujours plu au régime de Yaoundé d’établir absolument un contraste trompeur entre «le Nnom Ngui» qui serait le grand libérateur et Maurice Kamto «le chef du petit parti, pourtant l’avocat habile et incorruptible. Alors qu’en réalité la véritable distinction tient entre Kamto le sérieux et l’irresponsabilité chronique d’un régime illégitime. Aussi, alors que ce dernier est connu pour avoir emprisonné des personnes sur de fausses accusations, le professeur Kamto a toujours tenu lui à défendre les victimes et poursuivre les terroristes. Tandis que le régime a un passif indéniable et accablant en matière des violations répétées des droits, le professeur Kamto s’est en permanence battu pour la justice et la primauté du droit.
Dans le même esprit, le professeur Kamto souhaite restaurer le patriotisme dans le répertoire de valeurs que les Camerounais ordinaires peuvent confortablement revendiquer comme les leurs.
En effet, être patriote fait partie de ces qualités qui ne devraient plus être certifiées exclusivement par les ethnofascistes à la solde du régime. Au contraire, le Pr Kamto entend se montrer conscient des lacunes majeures du régime de Yaoundé et sait ô combien les exploiter.
Le moins qu’on puisse dire est que ça marche!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
Vidéo:
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English version
Abolition of Conditional Citizenship in Yaounde
What we noticed last tuesday september, 22 in Yaounde was the abolition of conditional citizenship by the courageous marchers that we support. Conditional citizenship is a caste system where the Nnom Ngui decides who should live and who should die. Who gets to enjoy a minimum of liberties, rights and protections and who gets to be a second class citizens, a homo sacer which is a person with no safety from state brutality and whose life, therefore, can be taken away without any forms of judicial consequences.
Hence, despite multiple humiliations and degrading treatment of the marchers of freedom in the hands of the regime’s uncle Macoutes who force peaceful demonstrators to sing to the glory of the despot Paul Biya …These are obviously inhumane methods of intimidation and repression of civilians which, we dare to hope, will soon be part of a distant tyrannical past in this country.
We regret, obviously, without being surprised, that some police officers can still indulge in it by deliberately refusing (and at their own risk) to endorse the transition from all repression to the supervision of public demonstrations in Cameroon. Because they will now have to be mobilized first to supervise the demonstrators, to protect them, and not to repress them.
Despite these scenes of humiliation and degrading treatment, Cameroonians responded overwhelmingly to Mr. Kamto’s call to march peacefully throughout the territory, including in the two English-speaking regions in civil war.
Thus, the questions to which the walkers answered tuesday are: What is the price of citizenship in Cameroon? Who should pay it? What if they can’t?
The “with us or against us” mentality of the Biya regime sent a clear message that there was little room in Cameroon for those who oppose the regime even legally. But from which we were able to appreciate the limits of Cameroonian citizenship and the illusion of the obscene immortality of the Biya regime.
At CL2P, however, we have always refused the policies of desperation, disengagement and resignation, but motivated by the recognition that non-compliance with the constitution in Cameroon is a matter of life and death.
However, the Yaoundé regime is openly frustrated that Prof. Kamto and the legitimate opposition will not play the same old rusty political game.
The contrast that the Yaoundé regime wants to draw is between “the Nnom Ngui” the great liberator and “the leader of the small party Maurice Kamto”, the skilful and unacceptable lawyer. Kamto’s favorite distinction is between seriousness and irresponsibility. So while the Yaoundé regime is known to have imprisoned people on false charges, Prof. Kamto defended the victims and prosecuted the terrorists. and while the regime has a written record of rights violations, Prof. Kamto fought for justice and the rule of law.
In the same spirit, Prof. Kamto wants to restore patriotism in the repertoire of values that ordinary Cameroonians can comfortably claim as theirs. Being a patriot is one of those qualities that should no longer be certified exclusively by ethnofascists at the boot of the regime. Instead, Prof. Kamto intends to show himself aware of the major shortcomings of the Yaoundé regime and it works!
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P