Les autorités chinoises ont officiellement confirmé, mercredi 30 septembre, l’arrestation, le mois dernier, de douze militants prodémocratie qui tentaient de fuir Hongkong en bateau à destination de Taïwan. Le groupe a été capturé le 23 août, à environ 70 km au sud-est de la ville, à bord d’une embarcation et a été remis à la police de Shenzhen, en Chine continentale.
Ces militants avaient depuis disparu dans l’opaque système judiciaire chinois : les avocats avaient du mal à les contacter et des membres de leur famille craignaient pour leur sort. Mercredi, le parquet du district de Yantian à Shenzhen a déclaré avoir entériné leur arrestation et qu’une enquête était ouverte. Certains fugitifs faisaient l’objet de poursuites à Hongkong pour des activités liées aux protestations en faveur de la démocratie l’année dernière.
Liberté conditionnelle
Peu de détails sont connus quant à l’organisation de cette tentative de fuite audacieuse. Les gardes-côtes chinois de la province du Guangdong avaient fait savoir, quatre jours après l’opération, qu’ils avaient intercepté un hors-bord le dimanche 23 août et arrêté « plus de dix Hongkongais qui se trouvaient à bord, pour entrée illégale en Chine ». Selon la presse locale, certains de ces jeunes, âgés de 16 à 33 ans – parmi lesquels un ressortissant portugais et deux détenteurs de passeport britannique d’outre-mer –, sont des manifestants de première ligne, surnommés les « frontliners » dans le jargon de la révolte. Ils allaient « au contact » avec les forces de l’ordre. Tous étaient en liberté conditionnelle à la suite d’interpellations lors des manifestations de 2019.
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L’ancienne colonie britannique dispose de son propre système judiciaire, mais celui de Chine continentale est contrôlé par le Parti communiste et une condamnation est presque certaine. En juin, Pékin a imposé une nouvelle loi sur la sécurité à Hongkong, lui donnant compétence pour certains crimes. Des agents de sécurité du continent peuvent désormais opérer ouvertement dans cette ville. Cette réforme a été, l’an dernier, le point de départ des sept mois de manifestations. Le mouvement de protestation a commencé en réponse à un plan visant à permettre des extraditions vers le continent puis s’est transformé en une mobilisation plus large en faveur de la démocratie.
Le Monde avec AFP