Je dois des nouvelles a plusieurs d’entre vous. Les voici. Le cri lance le 6 Octobre dernier concernait la situation des détenus en général et celle des prisonniers d’opinion au Cameroun.
Comme vous l’avez bien compris, il ne s’agissait ni d’une analyse académique de l’état du pays ou des rapports de force qui y prévalent, ni d’un appel a la sédition, a la violence ou a la sécession. Il s’agissait d’un cri de la conscience adresse aux Camerounais et aux Camerounaises de bonne volonté. C’est a leur conscience et uniquement a celle-ci et a leur humanité que l’on s’adressait.
Mon compatriote, le Professeur Jacques Fame NDONGO, a fait semblant de répondre a cet appel, mais sans véritablement y répondre – en changeant de sujet. Il faudra donc recommencer.
La cause est pourtant limpide. Il s’agit du sort des milliers de prisonniers qui moisissent dans nos cachots, souvent sans être juges.
Le prisonnier est, a tous égards, la figure accomplie de l’anti-liberté. La façon dont nous le (mal)traitons, les sévices moraux, psychiques et corporels que nous lui faisons subir, la torture que nous lui infligeons – tout cela est le témoignage vivant non pas de sa culpabilité, mais de notre inhumanité.
Or, le peuple camerounais ne veut plus d’un gouvernement inhumain, et ce désir de s’affranchir d’un gouvernement inhumain n’a pas de tribu.
C’est ce désir qui doit maintenant se transformer en volonté. Et en organisant cette volonté, en lui donnant des moyens d’expression a la hauteur de notre propre humanisme, nous inventerons une nouvelle classe de citoyens en lieu et place des captifs potentiels que nous sommes tous devenus.
L’interpellation a suscite un immense écho auprès de ceux et celles qui ne supportent plus les souffrances dont le peuple camerounais fait expérience depuis très longtemps. Ces souffrances doivent cesser et elles doivent cesser de notre vivant. Le nombre de nos compatriotes qui voudraient pouvoir servir a quelque chose est considérable. C’est donc dans la force et la résilience de notre peuple qu’il nous faut compter.
Mais pour y parvenir, il nous faut faire corps.
S’agissant de cette question urgente des prisonniers, un certain nombre d’initiatives sont a l’étude. Des propositions ne cessent d’affluer. L’on prendra le temps qu’il faut pour mettre en place une plateforme ouverte et dynamique.
Pour le reste, beaucoup se sont émus, et d’autres ont été scandalises en apprenant que le gouvernement de notre pays refuse de renouveler mon passeport. Entre temps, la République du Sénégal et deux autres États africains m’ont offert les documents dont j’ai besoin pour exercer mon métier de par le monde.
Tant que l’Afrique respire, nous ne serons donc ni des orphelins, ni des apatrides. Bon weekend a tous et a toutes!