Nous pensons en effet que nous sommes désormais face à une dictature formatée à la répression systémique qui est littéralement dépassée par la tournure asymétrique prise par une guerre civile qu’elle a déclarée en espérant qu’elle soit brève et expéditive.
Que non malheureusement!
Coincée désormais dans son arrogance, le pouvoir de Paul Biya ne sait, ni comment amorcer un dialogue interne avec les différentes forces en présence, ni comment recourir à une médiation internationale; avec le risque dans ce deuxième cas de figure de voir ses propres crimes étalés sur la place publique et leurs auteurs traduits devant les juridictions internationales.
Alors préférence est donnée à une drôle de méthode coupé à la camerounaise:
1) se mentir à soi-même à travers sa machine à propagande partisane et médiatique que la paix règne désormais après une parodie de dialogue national unilateral particulièrement onéreuse à Yaoundé,
2) maintenir les deux régions anglophones hors des radars de la communauté internationale, et donner l’impression de compatir aux exactions et meurtres des populations civiles chaque fois qu’elles franchissent, comme aujourd’hui à Kumba, le mur du silence imposé par la terreur militaire.
Tout cela ne résiste hélas plus à l’horrible réalité d’une sale guerre civile particulièrement meurtrière, suscitant peu d’attention de la communauté internationale, appelée donc à s’étaler indéfiniment jusqu’à la partition à la Kosovard ou à la Sud-Soudanaise.
M. BIYA, pour l’amour du Cameroun (voulu Un et Indivisible) et l’once d’humanité qui pourrait vous rester, entamez enfin – je vous en supplie – ce véritable processus inclusif à même de ramener la paix et la réconciliation entre tous les Camerounais, à travers les réformes institutionnelles adaptées à l’évolution des mentalités du pays tout entier.
Étant à votre dernier mandat présidentiel, vous n’avez pratiquement plus rien à perdre mais tout à léguer à la postérité!!!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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RÉGIME BIYA, VOUS EN ÊTES LE Responsable, Même si non coupable.
Par Me Christian Bomo Ntimbane
Inciter les enfants à aller à l’école dans une zone de guerre et de guérilla parce qu’on veut montrer que la situation est politiquement maîtrisée, c’est en faire des boucliers humains, c’est les exposer à la mort, pour est-il, sauver l’image d’un homme et de son régime.
Le régime Biya, sans être coupable, est de ce fait néanmoins, responsable de la mort de cette dizaine d’élèves et de nombreux autres blessés et mutilés dans ce collège de Kumba attaqué à l’arme de guerre.
Nous avons appelé à plusieurs reprises ce régime à ouvrir des négociations directes avec les sécessionnistes armés dans le but d’un cessez le feu, qui protégerait les populations civiles.
Malheureusement, les bénéficiaires des marchés et financements débloqués pour cette guerre, tapis dans les bureaux à Yaoundé et dont les enfants jouissent des retombées dans des milieux huppés occidentaux, s’opposent systématiquement à cette option.
Car la fin de la guerre, sifflera la fin des marchés surfacturés et autres détournements d’argent.
Certains viendront me demander de condamner les auteurs de cet acte.
Ce n’est qu’un truisme.
Tout être doué d’humanité condamne sans états d’âme cette horreur.
Je les condamne sans réserve et appelle aux poursuites contre les auteurs et instigateurs.
Mais, le plus important à faire est de trouver les voies et moyens pour arrêter la guerre.
Les forces sécessionnistes s’étant aguerries après plusieurs années d’affrontements et ayant acquis des armes et équipements militaires au même titre que l’armée régulière, l’option militaire dans le contexte de cette guerre asymétrique, est vouée à l’échec. Surtout qu’elle repose sur un fondement de crise identitaire.
Ailleurs, lorsqu’un tel schéma s’est présenté, les parties ou la partie belligérante la plus diligente, a provoqué des négociations ou des médiations internationales pour la paix. Car la paix n’a pas de prix.
Et dans la plupart des cas, elles ont abouti aux cessez-le feu et aux rétablissements de la paix.
La guerre du Noso n’échappe pas à cette démarche : il faut des négociations directes État du Cameroun-forces sécessionnistes.
C’est une urgence absolue, pour éviter d’autres carnages de civils.
Qui l’aurait cru qu’après les horreurs des petits enfants de Ngarbuh et de leurs mamans assassinés, puis brûlés, de jeunes enfants d’un collège seraient les prochaines victimes?
Je vous conseillerais de ne pas regarder les images atroces de cette tuerie. Des cerveaux d’élèves explosés, baignant dans du sang et répandus dans les salles de classe.
J’en appelle donc au peu d’humanité des profiteurs de Yaoundé pour qu’ils écoutent enfin, toutes ces voix qui s’élèvent dans le monde pour demander une médiation internationale, particulièrement africaine dans la crise du Noso.
À défaut, ils devraient être désormais tenus pour coupables de ces crimes de guerre contre les civils pour avoir facilité et aidé par leur inaction volontaire la continuation de la guerre.
Christian Ntimbane Bomo
Société Civile Critique.