NGARBUH, MUYUKA, MENKA PINYING, MUNTENGUENE et maintenant KUMBA : Terrible litanie de massacres, dont les plus innocents d’entre nous -civils, femmes, enfants- sont les premières victimes.
Mes premières pensées sont pour leurs familles et leurs proches, à qui j’adresse mes condoléances les plus sincères. Même si l’heure est au deuil, j’adresse également à ces communautés si tragiquement atteintes, et en particulier aux enseignants et aux écoliers, un message d’encouragement: gardez espoir. Vaille que vaille, il faut continuer à préparer l’avenir, un avenir dont l’horreur se sera retirée.
Au gouvernement, je dis c’en est assez. Vous devez non seulement mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour punir les coupables et protéger les populations, mais vous devez remettre la nation sur la voie du dialogue et de la réconciliation. C’est la méfiance généralisée, c’est l’esprit de division selon des lignes ethniques, religieuses, linguistiques, qui tue. Qui nous tue, car ces massacres que nous pleurons, ce sont des massacres de Camerounais par des Camerounais.
Au peuple, je dis: il est nécessaire d’en appeler au gouvernement et de le mettre face à ces responsabilités. Mais il est tout aussi nécessaire, et tout aussi urgent, de trouver en chacun de nous les ressources pour nous traiter les uns les autres en frères et en sœurs. Car c’est ce que nous sommes.
Le sang qui coule à KUMBA, c’est celui d’un énième fratricide.
Par MARAFA HAMIDOU YAYA, prisonnier politique camerounais